"Le nombre d’élus locaux signataires de la récente motion contre la réorganisation des centres de finances publiques m’a déçue", écrit la députée Nadia Essayan, sur sa page facebook, dans un texte intitulée : "Non à la politique à l'ancienne."
"Vraiment déçue parce que la démarche entamée par ce service de l’État va dans le bon sens", explique-t-elle, notant au passage, à propos de cette motion votée jeudi soir, lors du conseil municipal de Vierzon, que "la ficelle est grosse" et s'interroge : "Pourquoi les élus locaux ont-ils suivi et signé ?"
La députée se place en opposition frontale au maire de Vierzon qui le lui rend bien d'ailleurs. Elle dénonce "la fausse nouvelle de la fermeture de l’hôpital de Vierzon" expliquant que "l'on sait bien qu’à l’approche des élections municipales, ces prises de positions musclées et politiciennes ont un intérêt évident : montrer que l’on défend son territoire , ses services publics, son hôpital, contre l’État qui « dépèce », comme je le lis sur une lettre récente adressée à la population de Vierzon".

La députée fait référence à la lettre que le maire de Vierzon a publié sur le site de la ville, appelant à une réunion publique, le 3 juillet, à propos de l'hôpital de Vierzon.
Cette lettre, insiste la députée, présente "une vision biaisée de la réalité : les gentils justiciers d’un côté et les méchants de l’autre. Vision binaire dépassée mais encore bien utile à certains politiquement."
Pour la parlementaire, "la motion sur les centres des finances publiques repose sur cette même vision partisane. La preuve de ce parti-pris, nous l’avons eue lors de l’assemblée générale des maires du Cher à Vierzon, samedi 15 juin : le maire de Vierzon, à l’origine de ce texte, invite une syndicaliste CGT à s‘exprimer contre la réorganisation départementale des finances publiques, mais refuse énergiquement la proposition de la préfète que le directeur des finances publiques explique le sens de cette démarche et donne les éléments de compréhension, avant le vote des maires. La préfète a tenu bon et le directeur a pu prendre la parole pour expliquer que la réorganisation est nécessaire parce que le service change." Le directeur départemental des finances publiques s'est depuis exprimé dans la presse locale.
Les arguments de la députée reprennent d'ailleurs ceux du directeur départemental des finances publiques : guichets toujours ouverts au public dans les principaux centres, rendez-vous par téléphone (les personnes seront rappelées), nouveaux services d’accompagnement pour les élus locaux et les petits entrepreneurs. La disparition de la taxe d’habitation et le prélèvement à la source des impôts sur le revenu réduisent une bonne partie des services au public qu’assurait ces centres, proximité avec le public via les Maisons France Services (maisons qui regrouperont les principaux services publics dans les zones éloignées des villes principales).
Nadia Essayan souligne que "la tendance à renvoyer le « back office », c’est-à-dire le travail administratif qui n’est pas directement en lien avec le public, vers les grands pôles régionaux est stoppée. C’est une des demandes que nous portions ensemble avec les deux autres députés du Cher, LoÏc Kervran et François Cormier-Bouligeon. L’État a pris conscience que c’était nécessaire pour préserver des emplois locaux. Pour la première fois depuis longtemps, nous ne faisons plus une politique de soustractions, mais nous proposons un service de qualité, pour tous et partout. De quoi se plaint-on ?"
La députée se place aussi sur le terrain strictement politique, en opposition au maire de Vierzon : "Que le maire de Vierzon recherche le soutien du plus grand nombre pour s’attaquer à la politique d’Emmanuel Macron et à la majorité à laquelle j’appartiens n’est pas une révélation . Son parti, le PCF, aurait-il fait mieux ? On ne le saura pas, puisque les Français ne lui font pas confiance pour gérer la France."
Au passage, la députée rappelle que "les subventions arrivent en masse avec les programmes Action Coeur de Ville, Territoires d’Industrie ou NPRU 2 (Nouveau Programme de Rénovation Urbaine, doublé par rapport au précédent), permettant les grands travaux réalisés ici et là. Ces programmes sont bien plus importants que ceux des gouvernements précédents."