Tout partait pourtant d'un bon sentiment : une place baptisée Jacques Brel pour remplacer un îlot insalubre, et une fresque pour égayer le tout. Même si l'on n'est pas d'accord sur la nature de la fresque (certains dont Vierzonitude aurait préféré une fresque en rapport avec le chanteur), l'idée d'une peinture à cet endroit-là ne soulevait pas vraiment d'opposition.
Le pignon avait été refait dans le cadre des travaux, puisqu'une partie de la Rotonde avait été démolie. On se dit donc que si les travaux du pignon ont pu être exécutés dans le cadre de ceux de la place Jacques Brel, c'est qu'ils l'ont été avec l'accord du syndicat des copropriétaires. Alors pourquoi le projet de fresque coince-t-il alors que le choix de la fresque a été porté sur la place publique, et soumis à un vote ?
Au-delà des querelles qui animent aujourd'hui les deux parties opposées (la mairie d'un côté et le syndicat des copropriétaires de l'autre), on ne peut plus dire désormais qu'à Vierzon, c'est comme ailleurs, car justement, ailleurs, ce genre de choses n'arrive pas. Prenez à Vesoul : la fresque de vingt mètres de haut n'a engendré aucune polémique. A Vierzon, si. Alors, quelle est la vraie nature du différend ?
N'est-ce qu'une question technique (pas d'autorisation officielle, pas de fresque ?) A-t-on été plus vite que la musique en pensant que l'autorisation était tacite étant donné que les travaux exécutés dans le cadre de la place Jacques Brel ont eu lieu ? Est-on sur une polémique plus larvée ? En tout cas, nous voici devant un dilemme qu'il faudra bien régler. D'un côté, la ville ne peut pas faire le forcing, puisque le bâtiment est privé. De l'autre côté, le syndicat de copropriétaires ne peut pas refuser cette fresque (sauf si elle désire en changer la nature) qui fait partie intégrante du projet de la place Jacques Brel. De son côté Vierzonitude, invite les deux parties à trancher rapidement la question, se mettre autour d'une table et trouver un accord.
Pourquoi Vesoul ferait-elle la une de la presse nationale avec une réalisation ambitieuse (un portrait de Brel de vingt mères de haut) et que Vierzon, de son côté, ferait la une de la presse pour une histoire d'autorisation, pas autorisation, on ne sait pas très bien quoi. Car c'est la réputation de Vierzon qui, une fois de plus, en dépend. Et même, si ce n'est pas un portrait de Brel qui orne le pignon de l'immeuble, la fresque choisie doit être peinte. D'ailleurs, cette polémique n'aurait même jamais dû exister.