"Une ville pourrie, une ville de merde". C'est ce qu'on entend, après trois minutes d'un reportage qui en compte trente, que la radio publique suisse, consacre à Vierzon. On ne peut pas laisser dire cela, surtout de cette façon. On peut, et on doit reconnaître à cette ville des difficultés comme le fait Vierzonitude, à qui on le lui reproche d'ailleurs beaucoup. Mais est-ce qu'éluder un problème le rend inexistant ? Invisible ? Est-ce que passer à côté de la réalité rend la réalité irréelle ? Au contraire, mettre le doigt où ça fait mal provoque le débat et la réflexion, sans doute ce qui manque le plus, dans notre communauté citoyenne. Chacun croyant encore, par paresse intellectuelle, qu'on décide en haut, qu'on se tait en bas et que c'est ainsi que fonctionne la démocratie.
Non, on ne peut pas laisser dire que Vierzon est une ville pourrie, une ville de merde, parce que cela englobe ceux qui y vivent et qui ont envie d'autre chose, cette insulte englobe ceux qui réfléchissent à des solutions ou qui poussent à la réflexion. Elle englobe les Vierzonnais qui sont encore 27.000, certains ont peut-être des velléités de départ mais d'autres viennent d'arriver et s'y plaisent. Et c'est surtout une affirmation qui empêche toute discussion tant elle est violente.
On peut reconnaître à Vierzon des problèmes, des incohérences politiques, des commerces qui ferment et qui donnent, à cette cité, des allures de "ville morte", comme on l'entend aussi dans le reportage. On entend de la nostalgie, d'un monde qui ne sera plus comme il était. On peut parler du verre à moitié vide pendant que d'autres vantent les méritent du verre à moitié plein. Mais de toute façon, la réalité nous rattrape tous.
Alors, cette déclaration nuit à la ville, à ses habitants et c'est aussi un constat d'échec cuisant pour son auteur. Car en plus, il s'inclue dans le périmètre de cette ville-là, qu'il décrit avec crudité. Or, non, Vierzon est une ville atypique, sinon les médias français et étrangers ne viendraient pas si souvent y tourner des reportages. En l'espace de quelques jours, la radio publique suisse passe trente minutes à scanner Vierzon.
Lundi soir, à 23h55, France 3 diffusait un documentaire de 52 minutes sur Vierzon "On a voulu voir Vierzon", un reportage positif. Jeudi, à 23h05, France 3 encore, décortiquera la lutte du personne hospitalier de Vierzon après avoir passé six mois avec les syndicats et le personnel. Récemment, ce fut Le Monde, Libération, entre autres qui ont consacré des reportages à Vierzon. Alors, non, si cette ville était tant de merde et pourrie, les médias n'y trouveraient pas ce qu'ils y cherchent : une cohérence.
Toutefois, il ne faut pas non plus céder aux sirènes du tout beau, tout merveilleux. C'est aussi pour ça que ce blog est arrivé un jour, il y a neuf ans, pour contrebalancer l'optimisme aveugle de quelques uns, au point de ne jamais parler des commerces qui ferment (un fléau) et de n'évoquer que les commerces qui ouvrent. Non, le temps politicien n'est pas le temps citoyen, ni urbain. Une ville, ça respire à un rythme différent. Et on peut s'enorgueillir d'une situation nouvelle et positive à un bout de cette ville pour qu'un problème surgisse à l'autre bout. C'est une éternelle remise en question, et avouer que ça va mal, expliquer qu'on a un problème, ce n'est pas un aveu d'échec, préjudiciable au mandat suivant, c'est un constat de lucidité, cette lucidité qui manque tant à celles et ceux qui tirent les ficelles.
Alors, non, Vierzonitude rejette ces insultes faites à Vierzon. Car pour en disséquer son fonctionnement depuis neuf ans, pour témoigner de ce quelle est, de ce qu'elle devrait être, de ce quelle ne sera jamais, pour montrer combien nos concitoyens exagèrent en versant leurs encombrants sur les trottoirs, pour montrer ces Vierzonnais qui méritent d'être connus et des actions qui méritent d'être soulignées, il faut beaucoup aimer cette ville. Jamais, ce blog ne sera d'accord avec ce constat tranchant que nous a fait parvenir la radio suisse. Il faut juste s'inquiéter que ce constant blessant puisse être fait et verbaliser avec tant de dureté. C'est là-dessus qu'il faut travailler. Ce qui est bien existe. Il faut raboter ce qui ne l'est pas pour qu'aucune bouche ne formule ce qu'on a entendu.
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Leere Ladenlokale, verarmte Innenstädte. Viele mittelgrosse Städte in Frankreich stecken in ernsthaften Schwierigkeiten. Einst traditionsreiche, dynamische Innenstädte sind zu blutleeren Zentren...
https://www.srf.ch/sendungen/international/vierzon-ist-eine-tote-stadt