Tout va vite, très vite, trop vite. Les paroles. Les mots. Les images. L'intelligence moins vite que la bêtise... Tout part, catapulté à la vitesse de la lumière, sur des places publiques de quelques centimètres carrés.
Ce ne sont pas des agoras, des terrasses où l'on discute, des tables autour desquelles on boit un verre, c'est la dictature du réseau social, la dictature de l'image brute, la dictature de la connerie numérique.
A Vierzon, elle s'est cristallisée dans une altercation violente entre un élève et le proviseur adjoint du lycée Edouard-Vaillant. Il s'est trouvé des cerveaux suffisamment mal éclairés pour non pas tenter d'empêcher un élève de frapper un proviseur adjoint mais pour filmer la scène, et la balancer sur des réseaux sociaux. Sociaux vraiment ?
Comme ceux qui fument et ceux qui boivent, il y a la modération et l'excès dans tout. La preuve. Rien n'échappe à Big Brother. Le pire dans tout ça, c'est que certains crient à la dictature sans se rendre compte qu'ils la nourrissent. Sans se rendre compte que le monde qu'ils occupent rétrécit jusqu'à les engloutir.
Le téléphone portable charrie ses eaux usées et les réseaux sociaux en sont l'égoût où se déversent, à gros bouillons, la lie des frustrations les plus violentes, des inhibitions les plus sombres. Internet a échappé à ses créateurs, on le sait tous maintenant. Si l'air qu'on respire est pollué, si la nourriture que l'on mange est glyphosatée, que dire de ces plateformes hautement toxiques où l'exploit est de poster une vidéo d'un élève frappant un proviseur adjoint. Allez, je vais ouvrir un livre. Le temps qu'il en reste encore.