"Il faut arrêter l’hémorragie, on ne peut pas continuer à laisser fermer des commerces !" En pleine campagne des municipales, ce cri du coeur pose enfin le problème au milieu de la table. Il n'émane d'aucun candidat mais d'un commerçant vierzonnais, Olivier Raoul, du café du Théâtre, qui entend faire des propositions aux candidats. En espérant que ces derniers prennent le temps de les lire.
La fermeture définitive des Galeries, cette semaine, s'est entourée d'un inquiétant silence. Aux uns qui répètent inlassablement n'y être pour rien, s'ajoutent le manque des réactions des autres. On a fait comme si les Galeries n'avaient jamais existé, comme si leur fermeture ne marquait pas, à Vierzon, et dans son centre-ville, une sorte de point de non-retour.
A Vierzon, on s'autocongratule quand un commerce ouvre, mais on passe la consigne du silence quand un commerce ferme. On vante les mérites d'un Courtepaille qui se créé mais surtout, on se tait quand il ferme...
"Créer un bureau du commerce qui associerait des partenaires privés et publics, dans le cadre de la politique de la ville", c'est ce que propose Olivier Raoul qui, depuis longtemps, dans son coin, sur son compte facebook, tente d'analyser ce qui va et ce qui ne va pas dans l'univers commercial vierzonnais. Qu'un commerçant s'empare de cette problématique est bon signe. Ne pas laisser aux politiques un sujet qu'il ne maîtrise pas.

Pour lui, la pépinière commerciale de la rue Joffre (permettre à des commerces de s'installer grâce à des loyers faibles pendant deux ans) est un leurre et le rachat des pas-de-portes par la ville pour les louer ensuite à bas coûts, créé une concurrence et coûte cher aux collectivités. On est étonné, d'ailleurs, que les commerçants ne soient pas plus associés à ces décisions.
La pépinière commerciale permet de rouvrir des commerces mais a-t-on demandé aux Vierzonnais ce qu'ils attendaient du commerce en centre-ville ? Au lieu de concerter, la politique intercommunale en matière de commerce, c'est une réponse administrative de la politique nationale : aucune initiative "locale", aucune réflexion, si ce n'est toujours et encore, la main au portefeuille pour justifier d'une action. Et si ça ne marche pas, à qui la faute, hein ?
On verra la place que prendra le problème du commerce vierzonnais dans le programme des candidats, au-delà de la simple envie que les pas-de-porte se remplissent. Un commerçant qui prend à bras le corps le problème du commerce à Vierzon est une denrée rare. A charge pour les candidat d'en faire un problème majeur ou mineur. Mais l'état du centre-ville devrait suffire.