La mauvaise nouvelle, c'est que l'opposition vierzonnaise a décidé de monter une liste, la quatrième pour le moment. La bonne, c'est qu'à un mois du dépôt des candidatures, elle n'est pas complète. Les centristes vierzonnais, malgré les réticences de leurs chefs qui semblent vaccinés pour cette fois, ont trouvé une tête de liste. La troisième semble être la bonne, sous les traits de Mary-Claude Grison, conseillère municipale de l'opposition, annonce la presse.
Sauf qu'aujourd'hui, le Modem et l'association Confluences, réunis dans le même groupe d'opposants municipaux, prennent du recul par rapport à cette liste. Le départ du Modem et de Confluences du projet de Christophe Doré avait fissuré le bloc centriste. Le refus de Jean-Luc Vallet de mener une liste soutenue par le Modem, LREM et les Républicains, a fait éclater le groupe. Les uns ont compris la nécessité de ne pas faciliter l'extrême droite ou la réélection de la gauche depuis douze ans au pouvoir pour les aspirants au changement, en voulant concurrencer la liste du candidat-gendarme. D'autres, jusqu'auboutistes, n'ont pas assimilé cette logique pourtant évidente. S'il n'y avait pas eu une liste d'extrême droite à Vierzon, tous les jeux étaient permis.
Du coup, plus par dépit que par nécessité démocratique, une partie des centristes et de la queue de comète du rassemblement qu'avait permis l'élection de Jean Rousseau, entre 1990 et 2008, partent au combat. On ne voit pas trop la finalité du projet, "légitime", lit-on, car "nous avons connaissance des dossiers municipaux en cours et voulons les enrichir, les développer et les faire fructifier". Sauf que pendant six ans, sur les bancs de l'opposition, les candidats qui veulent en découdre, ont collé à la roue de la majorité, sans le désir de s'en détacher, sans porter un projet alternatif, sans même s'opposer quand le besoin le réclamait. La vie politique n'est pas qu'un long fleuve tranquille.
Jean Rousseau, élu de l'opposition, avait de son côté souhaité un front républicain, contre l'extrême droite, à Vierzon, mais il semble à présent céder aux sirènes d'une liste pourtant plus à droite que l'offre actuelle, tout en voulant faire croire qu'elle est indépendante des partis. Quand les partis eux-mêmes, de Christophe Doré à Jean-Luc Vallet, ont cherché à tout prix à se placer au détriment d'un projet cohérent pour les Vierzonnais. C'est à ne rien y comprendre, dans cette ville où l'absolue nécessité de l'échec prime sur la nécessité de bâtir une alternative, au long cours, pour les habitants. Mais pas à un mois du dépôt des candidatures.