Le déconfinement, jour J. C'est parti. Plus d'attestation, des commerces qui rouvrent, mais une vie qui ne sera pas une vie normale. Du moins, espérons-le. Espérons que les septiques des premiers jours, ceux qui ricanaient comme des ânes en continuant de tendre des mains et de claquer des bises parce qu'on leur avait demandé d'être prudents, ceux qui d'un geste irresponsable continuait de mêler leurs fluides à ceux des autres parce qu'il n'y a pas plus bêtes que ceux-là qui ne sentent la mauvaise odeur des choses qu'une fois le nez dedans. Ceux là qui, et c'est leur problème, mettait leur santé en danger mais ne se préoccupaient pas de celles des autres. Ce ne sera pas une vie normale. Pas encore pendant quelques mois. Le déconfinement, ce n'est pas la finale de la coupe du monde de football.
Les commerçants vierzonnais vont reprendre après presque deux mois d'inactivité, ils vont mettre tout en place pour que chacun se sente en sécurité, c'est une contrainte énorme pour eux et pour les clients aussi mais c'est a ce prix-là qu'on sortira de la réalité de ce virus. Le masque n'est pas obligatoire dans la rue à Vierzon, ainsi en a décidé le maire de Vierzon.
C'est son choix. Il l'est ailleurs, dans les commerces, dans certains magasins de la grande distribution, où d'un coup, le masque est obligatoire pour entrer, sans doute parce que le magasin en vend. Rien ne sera simple. Ce Jour J doit être appréhendé avec prudence. On a vu pendant le confinement, des crados patentés reprendre leurs vieilles habitudes de jeter masques, gans et encombrants sur les trottoirs... Le civisme n'est pas un gros mot, et le respect des consignes n'a aucune appartenance politique. On le redit parce que certains petits malins estiment que la parole d'untel n'a pas de valeur q'il ne pense pas comme lui. Le confinement n'aura pas eu raison des épines de l'imbécilité.
Alors, on va essayer de revivre le plus normalement possible mais si l'on sait que ce ne sera pas possible. L'individualisme n'a pas disparu en moins de deux mois. Mais le pire, c'est l'individualisme à l'échelle collective. Pourtant, on a vu des élans de solidarité fleurir, même si certains, engagés politiquement, n'ont pas pu s'empêcher de coller une étiquette politicienne sur leur générosité. d'un autre côté, nous sommes à Vierzon, pourquoi les choses auraient changé en un peu plus de 50 jours... le plus dur reste à faire. Certaines activités commerciales ne s'en remettront pas. D'un coté, la grande distribution s'est gavée, de l'autre le petit commerce s'est asséché de tout chiffre d'affaire. Il y a urgence à aider les commerçants qui restent, urgence à considérer que le commerce c'est la vie de Vierzon. On verra les choix citoyens et les choix politiques qui seront faits dans les jours et les semaines à venir.
Mais il est à craindre que le naturel revienne au galop. On peut toujours avoir un peu d'espoir, le 11 mai le permet, alors rêvons. Mais gardons les pieds sur terre et soyons affûtés. Ici, dans cette ville, on a un peu tendance à idolâtrer aveuglément alors que plus que jamais le sens critique doit être aiguisé. S'il y a des choses à dire, il faudra les dire, des questions à poser, il faudra les poser. Le pouvoir doit revenir aux citoyens. A Vierzon, ce sera dur, ils croient avoir le pouvoir mais ce n'est qu'illusion. Il y a urgence à enclencher d'autres habitudes. Ne pas se taire est essentiel.