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Vierzonitude

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300 millions d'euros pour les friches industrielles ! Une chance pour la nôtre ?

Publié par vierzonitude sur 9 Septembre 2020, 14:40pm

300 millions d'euros pour les friches industrielles ! Une chance pour la nôtre ?

Dans un article consacré au programme Action, cœur de ville lancé en 2017 dans lequel Vierzon est inscrit, le quotidien le Monde explique qu'un "fonds de 300 millions d'euros pour la réhabilitation des friches urbaines et industrielles" est prévu. Bonne nouvelle pour le site de la Société-Française ! Est-ce que les actuels travaux vont bénéficier de cette manne ? Et si ce n'est pas le cas, on peut imaginer que la ville de Vierzon puisse présenter un plan de rénovation de la friche Case dans le cadre de ce fonds de 300 millions d'euros... Pour autre chose qu'une auberge de jeunesse pour laquelle il n'y a aucune certitude. Quant à la future école privée du numérique, comment combiner le fait qu'elle soit privée et qu'on puisse, au cas où, y consacrer des fonds publics ?

On imagine bien un projet (s'il existe) dans les locaux non encore rénovés du site de la Française, un vrai projet d'animation et d'occupation des lieux, pas seulement du stockage, de la vraie vie quoi. Ne parlons plus ici d'un musée internationale du machinisme agricole, il parait que les tracteurs c'est ringard. Et ça file de l'urticaire à nos élus. On attend avec impatience une vaste concertation de la population pour savoir leurs attentes dans l'aménagement de ce site qui, rappelons-le, ne l'est toujours pas depuis le rachat des locaux à la fin des années 1990. L'esplanade a été usée avant que les locaux ne soient entièrement rénovés, un comble !

Les lumières le soir avec la musique d'ambiance ? Au trou. Les fontaines dans le sol ? Mortes. Les bancs en marbre (une fumeuse idée mais rassurons les militants de la gauche vierzonnaise, ce n'est pas elle qui a eu l'idée), il est temps de les changer ! Et cette vaste esplanade qui préfigurait la place Jacques-Brel, la communauté de communes de Vierzon a dans ses cartons, des projets pour la "végétaliser". Ce qui est dingue, c'est que l'on va "végétaliser" une place qui existe depuis vingt ans mais l'on est incapable de végétaliser une place que l'on vient de construire. Comme quoi, les mystères de la vie, hein...

Enfin, on espère que le site de la Société-Française soit rénové avant 2045, pour les cinquante ans de la fermeture du site vierzonnais. D'ici là, il y aura bien un futur élu qui nous pondu un projet de centre commercial ou un vaste parking en démolissant le site. On peut s'attendre à tout !

 

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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