Sur les brochures, Vierzon possède trois autoroutes (A71, A20, A85) et deux transversales : Lyon-Nantes, Paris-Toulouse. De tout temps, les municipalités successives ont vanté cette position géographique avantageuse. Fernand Micouraud, maire communiste en avait une campagne de communication sur "Le grand passage". Mais, quel usage les élus ont fait du rail et de l'autoroute à Vierzon ? Rien....
Il faut dire que la SNCF a bien savonné la planche vierzonnaise en réduisant à néant le fret. Elle n'a eu de cesse de faire baisser son activité, jusqu'à fermer la gare de triage et ses nombreux faisceaux. Combien d'élus, là aussi, ont louché sur l'opportunité de créer à cet endroit une nouvelle activité ?
Les communistes ont rabâché leur projet Commutor, qui consistait à mettre des camions sur des wagons. Mais il n'y a jamais rien eu à Vierzon, de ce genre. L'ancienne gare de triage soupire doucement d'oubli....
Quand l'A71 s'est construite, les municipalités antérieures n'ont même pas prévu de créer une zone industrielle le long de cette autoroute. Le pôle d'échange de l'A71 est une blague de potache et ne correspond pas aux ambitions d'une ville qui se vante de posséder autant d'atouts. Des hôtels, un garage, un restaurant, une clinique vétérinaire, une chambre funéraire....
Dans les années 1990, sous l'ère Rousseau-Albizzati, le centre logistique du Vieux-Domaine nous a pas mal occupés. La ville avait arraché à la SNCF la construction d'un embranchement ferroviaire pour y faire de la logistique. Constructions de faisceaux, de bâtiments. Hormis des entreprises de transports routiers, le centre logistique n'a jamais décollé comme tel.
Les voies ferrées se sont lentement abîmées au point que lorsque l'entreprise Combronde s'est installée au Vieux-Domaine, la communauté de communes de Vierzon a dû investir des centaines de milliers d'euros dans la réfection de ces voies. Le contribuable est bon prince.
Si Combronde aujourd'hui fait de la logistique en débarquant et embarquant des conteneurs par trains entiers à Vierzon, l'activité logistique se résume à Combronde. Et si l'entreprise a pu s'installer, c'est aussi parce que les élus précédents avaient eu les yeux plus grands que le ventre et que les infrastructures étaient (presque) prêtes après n'avoir jamais servi pendant des années.
Pour le reste, Vierzon n'a jamais avancé d'un pouce sur sa vocation logistique. La zone autour du Vieux-Domaine accueille des activités mais pas au sens logistique du terme. Pourtant, Vierzon possède toujours trois autoroutes et deux transversales ferroviaires...
En 2008, les élus communistes arrivent avec, dans leurs bagages, l'actuel président de la communauté de communes qui, depuis 1977, distille ses bonnes idées à la ville, comme le Forum république par exemple, une trouvaille ou le centre routier qui n'en est pas un.
Le parc technologique sort de terre car un mandat d'élus communistes sans béton et sans bitume ce n'est pas un vrai mandat. On artificialise des prairies, on coule du béton, on construit des hôtels, des restaurants dans des zones moches dont l'environnement donnerait des aigreurs d'estomac. En faisant mal, on a quand même l'impression de faire et c'est le plus important.
Le centre routier arrive alors comme un cheveu sur la soupe, en lisière de forêt. Le parc technologique se hérisse de bâtiments dont la plupart sont payés par le contribuable ou la société d'économie mixte. Mais toujours pas de logistique. On a toujours trois autoroutes et deux transversales ferroviaires...
Mais c'est tellement plus logique de construire un centre routier à cet endroit, à l'opposé de l'entreprise Combronde par exemple. Ah oui, il est proche des autoroutes. Combien de poids-lourds en sortent pour y aller ? Ah oui, il est sur la route d'Auxerre. sauf que les communes voisines ne veulent plus de poids-lourds... Allez comprendre.
Mais, sur un coup de poker, voilà que nos élus se prennent à rêver à nouveau du destin logistique de Vierzon. Un promoteur immobilier veut construire, sur le parc technologique, 88.000 mètres carrés de bâtiments pour des entreprises dont on ne connaît pas le nom puisque pour l'instant, elles n'ont pas décidé de venir étant donné que le projet repose sur un promoteur qui construit des bâtiments pas sur une entreprise qui apporte une activité.
C'est donc, comme le centre logistique du Vieux-Domaine et le centre routier, le plus beau projet du monde, LE projet pour Vierzon qui, là, en matière de béton et de bitume, devrait ravir les élus communistes en manque. Sauf que des élus s'élèvent aujourd'hui contre ce projet ainsi que des citoyens. L'avenir logistique de Vierzon est maudit ! Mais peut-on créer des activités d'un coup de baguette magique. A Vierzon, ça se saurait.