La politique politicienne aura donc eu raison de l'intérêt citoyen et écologique. On ne veut pas voir de tête qui dépasse, dans la majorité municipale. Le front anti-plateforme logistique XXL sur le parc technologique, par un élu d'Europe écologie les Verts n'aura pas survécu aux injonctions du patron de la majorité qui a sifflé la fin de la récré. Et tout le monde se met en rang devant l'enseignant. La pétition lancée contre ce projet de plateforme a été fermée. Et on ne désespère pas de voir l'élu tancé revenir gentiment dans le rang. Voilà à quoi se résume l'écologie politique vierzonnaise et les débats de société.
En revanche, les élus Insoumis qui ont émis les mêmes réserves, ont droit à un régime de faveur. Le poids des idéologies sans doute. Une pétition contre un projet de la majorité quand on en fait partie, c'est plus grave que de ne pas vouloir le monde qu'on nous offre. Allez comprendre. L'écologie politique se cogne aux parois du paraître politicien, quand une majorité doit avancer dans le même sens. Aux ordres. Comme une armée.
Sommes-nous surpris ? Non. C'était comme cela avant 2008, c'est ainsi après 2008. L'équilibre des forces, dans la majorité, instaure l'utilisation forcée des compromis qui ressemblent surtout à des festins de couleuvres quand ce n'est pas des menus de chapeaux. Ce que le politique y gagne en tranquillité pendant le temps de son mandat, le citoyen le perd en efficacité démocratique et en transparence.
C'est de cette matrice qu'est né le centre routier en lisière de forêt ou encore le supermarché Aldi. Des composantes de la majorité de l'époque ont bien essayé de murmurer leur opposition. Mais, elles aussi, vite ramenées aux réalités des intérêts politiciens, pour quelques places fortes, sans doute promises pour d'autres échéances. On s'oppose sans trop forcer, il faut régaler l'électorat.
Une majorité, à Vierzon, c'est donc un bloc uniforme qui n'a pas le droit de remettre en cause la parole des chefs. On nous parle de démocratie, de liberté d'expression, on ne voit que des faux nez et des faux semblants. Comme dit Léo Ferré, "Ils ont voté et puis après..." C'est vrai qu'une fois essoré de son vote, le citoyen est bon à jeter à la poubelle. Même pas recyclé. A Vierzon, il est donc impossible, au nom du chantage à l'emploi, d'opposer un projet de trois cents emplois dont les élus n'ont qu'une assurance orale, à la louche, à des considérations écologiques qui pèseront sur le futur. On attend un projet de centrale à charbon avec impatience, au nom de l'emploi.
Le monde de demain sera donc le même qu'hier : du béton, du bitume, des camions qui fument, des promesses à moitié tenues, des prairies artificialisées au nom du développement économique. Et en guise de débat, un bâillon.