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Vierzonitude

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L'heure est grave : l'ex-maire Jean Rousseau quitte Vierzon pour Montrichard

Publié par vierzonitude sur 23 Décembre 2020, 11:20am

On aura tout eu en 2020 : et voilà que s'ajoute aux turbulences le départ annoncé de Vierzon de l'ancien maire Jean Rousseau pour... Montrichard dans le Loir-et-Cher. L'heure est-elle si grave que l'ancien maire, 78 ans aux fraises, annonce dans la presse locale : "À partir du mois de février, je vais aller habiter pendant quelque temps, avec mon épouse, dans la ville de Montrichard, dans le Loir-et-Cher, mais je continuerai à venir voter ici." Fichtre. 

Est-ce un mauvais présage que celui qui a possédé un mandat de 1977 à 2020, sans interruption, à Vierzon quitte la ville ? Il évoque la nostalgie que lui renvoie les Vierzonnais qu'il croise dans la rue. La nostalgie du temps où il était élu, par exemple. Mais voilà qu'un pilier de Vierzon, ex-député, ex-maire adjoint, ex-maire, ex-conseiller municipal d'opposition va se retrancher dans une ville du Loir-et-Cher de 4.000 habitants.

Après 43 ans ininterrompus de mandat, Jean Rousseau ne sera plus élu - Vierzonitude

Après 43 ans ininterrompus de mandat, Jean Rousseau ne sera plus élu - Vierzonitude

Ce coup-ci, Jean Rousseau raccroche les gants, après quarante-trois ans de mandats d'élu. Il fut conseiller municipal, maire-adjoint, député, conseiller général, conseiller régional, maire d...

http://www.vierzonitude.fr/apres-43-ans-ininterrompus-de-mandat-jean-rousseau-ne-sera-plus-elu.html

 

Bon l'honneur est sauf, Jean Rousseau continuera à voter à Vierzon. Il y aura au moins pour les adversaires de l'actuelle majorité... Quoi que, on ne peut s'étonner de rien dans cette ville, mais tout de même. A quoi ressemblera la ville sans l'ancien maire qui avait soufflé la mairie à ses ex-alliés communistes en 1990 et jusqu'en 2008 ? Mais alors, qui servira de barrage entre les électeurs qui n'ont pas voté pour la majorité municipale et justement, l'actuelle majorité municipale ?

Est-ce raisonnable pour la ville de laisser partir Jean Rousseau ? Imaginez Central-City sans son super héros Flash ? Gotham sans Batman ? Sérieux quoi. L'ancien maire va donc abandonner les derniers siens et ceux qui croient encore un peu en l'avenir ? Y-aura-t-il un couloir aérien entre Montrichard et Vierzon au cas où ? Une voie ferrée dédiée ? Un télétransporteur ? Enfin un truc rapide pour une intervention rapide ? Et pourquoi Jean Rousseau nous annonce-t-il son départ en pleine crise sanitaire ? 

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Commenter cet article
T
tenirbon
24/12/2020 18:08
Mon commentaire : ça ne mérite même pas de commentaire !!
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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