La rainette des prés ne serait donc pas digne d'être défendue, si elle était menacée de disparition. Il y a du mépris dans cette déclaration, lue sur les réseaux sociaux, à propos du projet de plateforme logistique géante au parc technologique :
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Il n'y a donc pas que les prairies qui sont sans intérêt pour les bétonneurs de service, les rainettes des prés également. Les défenseurs de l'environnement, du climat et donc de notre santé, seraient donc de joyeux fossoyeurs d'emplois, comme certains aiment les ranger dans cette case. Car aujourd'hui, du moins le croient-ils, dans l'esprit de certains, le fort est celui qui créé de l'emploi, le faible celui qui défend cette planète.
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Sous prétexte que la presse locale consacre un article au jeune public qui souffre le plus du chômage, nos élus s'engouffrent dans la brèche pour faire croire que les 300, 400, 500, 1000 ! emplois de Virtuo offriront un avenir meilleur à la jeunesse vierzonnaise dans des emplois de manutention payés au SMIC, ou entièrement robotisés, soumis à des cadences vertigineuses. Voilà l'avenir radieux de la jeunesse vierzonnaise. Mais peu importe la qualité de l'emploi, pourvu qu'on ait l'ivresse de la retombée électorale. c'est fini le temps où l'on construisait des usines en plein centre-ville comme la Société-Française et plus tard la case.
Il y a une vraie dichotomie dans la réalité de cette ville : d'un côté, on fait la promotion d'une école privée à 7.000 euros par an pour former des ingénieurs qui, parait-il, n'auront pas de mal avec leur salaire à rembourser le crédit qu'ils auront contracté pour leur cursus de trois à 5 ans (35.000 euros de crédit donc). De l'autre, on fait la promotion d'une plateforme logistique dont on sait que les salaires ne seront pas mirobolants, même si les élus font croire qu'ils les fixeront eux-mêmes, qu'ils s'occuperont du recrutement et du contexte social, bien sûr ! Et qu'ils dicteront au patron la marche à suivre. Et si on était sérieux deux minutes ?
En fait, il est impossible d'avoir un débat serein sur cette question car si les défenseurs des rainettes sont taxés d'extrémisme, à l'autre bout du spectre, les mêmes extrémistes de la bétonnière fourbissent des arguments dont on voit bien la finalité : faire des opposants des gens sans cervelle qui seraient prêts à sacrifier des emplois contre la protection de notre existence. Mais, ils n'ont rien dit quand Ledger s'est installé, quand le parc technologique a pris ses aises, et même quand le centre routier qui n'en est pas un s'est construit, avec son vaste parking à poids-lourds. Et pourtant, cela aurait valu le coup de se battre contre ce projet.
C'est dire que ces dangereux anti-emplois savent faire la différence entre l'intérêt général qu'est la création d'emplois à Vierzon et des intérêts à défendre comme la qualité de vie, le nombre de poids-lourds etc. A moins que ce débat ne se résume qu'à l'amertume de certains qui, ayant appartenu au même parti politique que nos élus défenseurs de la plateforme, en fassent une toute autre mixture. Comme quoi, on peut être du P.C et changer d'avis. Et même de crémerie. Au point de s'opposer à un tel projet. Mais que les promoteurs du bitume se rassure : la rainette des prés n'est pas rancunière.