Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Polémique autour d'un dessin : un jour, on ne rira plus du tout

Publié par vierzonitude sur 20 Janvier 2021, 17:30pm

Polémique autour d'un dessin : un jour, on ne rira plus du tout

Les traits d'un dessin qui, par sa caricature est aussi là pour dénoncer des faits, serait-il plus grave que le silence, pendant des années, de quelques élites à propos d'inceste ? Ou plus grave que des déclarations ou des pétitions faisant la promotion de la pédophilie ? La frilosité du journal Le Monde montre à quel point il est de plus en plus difficile, dans cette société de moralistes et de réseaux sociaux où le néant le dispute à l'imbécilité, de garder la liberté d'expression hors de l'eau.

Un dessin de Xavier Gorce dans Le Monde aurait donc choqué des lecteurs. 

"Ce dessin peut en effet être lu comme une relativisation de la gravité des faits d’inceste, écrit Le Monde, en des termes déplacés vis-à-vis des victimes et des personnes transgenres. Le Monde tient à s’excuser de cette erreur auprès des lectrices et lecteurs qui ont pu en être choqués". Le quotidien lâche donc son dessinateur qui a décidé, dans la foulée, de démissionner. 

Dans cette société formidable, Eric Zemmour, condamné, peut dire tout et n'importe quoi sur une chaîne d'infos avec, pour nourrir ses fantasmes, des débatteurs de tous poils. Si, au nom de la liberté d'expression, on ne demande pas de virer Zemmour du poste, on ne peut pas s'excuser pour un dessin humoristique sur un sujet d'actualité. On ne peut pas être Charlie et ne rien dire pour Xavier Gorce. Son dessin n'enlève rien à la gravité de l'inceste et plus largement encore, à la gravité de la pédophilie dont certains auteurs ne se sont pas privés d'en faire la promotion, sans se voir les portes des plateaux se refermer sur eux. 

Demain, que pourra-t-on encore dire, écrire, dessiner, ne serait-ce que pour mieux dénoncer des faits graves ? Va-t-on dire, comme pour Charlie, que ce sont des dessins qui incitent à l'inceste ? Que des lecteurs n'aiment pas, c'est tout à fait leur droit. Mais doit-on condamner derechef un dessin sous la pression des réseaux sociaux ou de lecteurs mécontents ? A force d'avoir peur de son ombre, l'autocensure va doucement enterrer ce qui nous reste de liberté d'expression.

Le Point l'écrit ; "Ce fait inédit illustre le malaise croissant de la presse face aux dessins politiques et autres caricatures. Depuis les attentats contre Charlie Hebdo dans lesquels les caricatures ont joué un rôle central, de nombreux titres renoncent à publier des dessins qui pourraient heurter leurs lecteurs ou susciter des polémiques interminables."

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
On ne vous a pas dit ?<br /> On est rentré dans l’air du masque : tous cachés, tous invisibles, tous égaux, tous semblables. Nous sommes dans le règne de la pensée unique. Ce n’est pas pour rien que vous êtes menacé de jambes brisées. À Paris comme en province, on ne veut voir qu’un masque.
Répondre
W
Qu'en pense le Monde Diplomatique ?<br /> Qu'y a-t-il de plus grave : une mentalité de "putain respectueuse" qui se répand comme une pandémie ou un communautarisme "non-genré" hégémonique ?
Répondre

Archives

Articles récents