La presse locale nous rapporte les propos que la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de l'éducation prioritaire, a tenu au maire de Vierzon, quand elle y est venue lundi. Ce dernier avait comparé, sur son compte facebook, la venue de plusieurs secrétaires d'Etat femmes (à l'initiative de la député Nadia Essayan, ceci expliquant cela) à "un bal des débutantes".
La secrétaire d'Etat a ainsi dit au maire de Vierzon, selon la presse, que "les propos sexistes qu'il a tenus en public à son égard et à l'égard de ses collègues sur un réseau social" étaient inacceptables, "de la part d'un élu de la République. Je trouve ça scandaleux."
Traduit en langue communiste, les déclarations de la secrétaire d'Etat sont devenus : "Manifestement, la secrétaire d'Etat cherchait l'incident. Elle a tenu des propos peu amènes à mon égard. J'ai donc décidé de ne pas suivre la visite." La liberté d'expression, à Vierzon, n'a toujours marché que dans un seul sens. Les élus ont le droit de tout dire, les autres ont le droit de se taire.
Mais quand on sait qu'un espace Charlie a été ouvert dans un lieu clos, on peut se demander si, déjà, à la base, la notion de liberté d'expression a été bien comprise. Ou alors, une femme n'aurait elle pas le droit de dire ce qu'elle pense à un homme qui n'en pense pas moins à son égard ? Du coup, le maire de Vierzon était invisible à cette visite. Comme le dirait les détracteurs de la député Nadia Essayan à son propos. Mais ce que certains ont le droit de dire à propos d'une élue femme, peut-on aussi le dire à un élu homme ? Vous avez deux heures.