Depuis 2008, le site de la Société-Française aura englouti plus de 6,5 millions d'euros de subventions et de financements publics. Pour quels résultats ? Un bowling, sans doute une urgence locale, et un futur campus connecté, derrière lequel, sous couvert de créer des locaux pour l'antenne du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et un campus connecté qui n'est pas l'apanage que de la seule ville de Vierzon (Saint-Amand-Montrond a aussi le sien désormais), on bâtit un pont d'or pour une future école privée de créateurs de logiciels.
A l'heure où la ville de Vierzon, propriétaire des murs de la maison de Célestin Gérard cherchent à se débarrasser de ce patrimoine historique sous couvert, dit-elle, qu'elle n'a pas vocation à gérer un restaurant (qui s'y trouve depuis 21 ans), la communauté de communes remue des millions de subventions publiques pour le privé.
Car comme le restaurant, le bowling est privé, et la future école aussi, à 7.000 euros par élève et par an. La solution aurait été de céder la maison de Célestin Gérard à la communauté de communes puisqu'elle a cette compétence. Mais non. 3,5 millions d'euros vont être injectés dans un projet d'école qui vient juste d'ouvrir ses portes cette année avec une jauge en dessous des espérances. Et déjà, on construit un amphi, des locaux, une tour d'essais pour drones.
Il reste deux grandes nefs et cinq travées à restaurer. A l'allure où l'absence totale de projet et de perspective vont, le site de la Française sera terminée aux environs de 2040. La ville, toujours très sensible à la démocratie locale, refuse de lancer un grand débat sur le futur aménagement de ce qui reste du B3 à rénover. Pensez donc si les citoyens avaient de bonnes idées contraires à celles de nos élus ! Sans doute attendent-ils l'arrivée providentielle d'un projet privé pour avoir bonne conscience de restaurer un patrimoine extraordinaire que la communauté de communes comme la ville, ont à cœur de privatiser. Toujours plus.