Sur sa page aux 407 abonnés, le parti communiste de Vierzon a publié un texte, hostile (naturellement) à la députée : "La députée Nadia ESSAYAN et ses amis de La Rem et du Modem refusent d’accorder l’AAH à près de la moitié des personnes Handicapées", écrit le P.C.F.
"Mais le 17 juin, Nadia ESSAYAN et ses compères de La Rem et du Modem ont fait beaucoup plus fort : ils ont refusé la « déconjugalisation» de l’Allocation Adulte Handicapés (AAH) ! Un projet de loi en ce sens qui avait pourtant été adopté par le Sénat, proposait d’individualiser l’attribution de l’AAH aux seuls revenus de la personne handicapée et de ne plus la soumettre aux revenus d’ensemble de leur couple marié ou Pacsé… Les personnes handicapées vivant en couple avec des personnes percevant mensuellement plus de 1300 € continueront donc à ne ne rien toucher et à vivoter au dépens de leur conjoint. Pour les Macronistes qui ont liquidé l’ISF et plafonné les impôts des plus riches, la mesure en faveur des personnes handicapées aurait coûté trop cher. Seuls 15 % de ces derniers devront donc se contenter d’un petit plus en janvier 2022. Les autres n’auront rien !"
Ce à quoi, la députée a répondu ceci sur sa page :
"Vous auriez pu venir en discuter avec moi avant la discussion dans l’hémicycle afin de connaître ma position. J’étais plutôt sensible à cette déconjugalisation. C’est d’ailleurs parce que la ministre n’avait pas une majorité franche de son côté qu’elle a actionné l’article 44 qui lui permettait de demander un vote sur l’ensemble de l’article tel qu’il avait été voté en commission ce qui retirait de fait cet amendement sur la déconjugalisation.
Je suis quand même sensible à l’argument de la solidarité familiale, et j’étais un peu agacée de cette vision du couple avancée par l’opposition où l’un était dépendant de l’autre plutôt que solidaire, ce qui est aussi votre point de vue . C’est très matérialiste comme point de vue de ce qu’est un couple.
Cela dit, la ministre a baissé les plafonds des revenus du couple pour l’obtention de l’AAH ce qui est une avancée. Et elle travaille sur d’autres mesures d’amélioration également, à venir dans le plfss.
La présidentielle n’étant pas loin, c’est un sujet qui peut être à nouveau débattu."
Le P.C.F de Vierzon a répondu :
"Dans votre réaction dont nous vous remercions, vous dites avoir été "plutôt sensible" à la "déconjugalisation". Mais les personnes handicapées et l'histoire parlementaire retiendront que vous et vos amis de La Rem et du MoDem, ont préféré une aumône pour une partie des personnes handicapées et une demie promesse à l'égard des autres, à une mesure de justice sociale à l'égard de toutes les personnes handicapées.
Vous et vos ami-es politiques étaient moins précautionneux et moins soucieux des finances publiques quand vous avez démoli l'ISF et plafonné les impôts des privilégiés de la fortune...
L'enjeu de la "déconjugalisation" de l'AAH, c'était de donner l'autonomie financière à toutes les personnes handicapées au lieu de les laisser confinées dans une dépendance de leur conjoint qui plonge d'ailleurs nombre de ces couples dans une grande précarité financière qui vient se cumuler au handicap de l'un des deux.
Pour ce qui est de l'argument dit de "la solidarité familiale" brandi par le gouvernement pour s'opposer à cette mesure de justice sociale : il est scandaleux, un peu comme si la solidarité des conjoints de personnes handicapées ne s'exerçait pas déjà au quotidien par des soins et attentions de chaque instant, du lever au coucher.
Refuser l'AAH aux personnes handicapées dont le conjoint gagne plus de 1300 € et limiter celle des autres, n'est pas très glorieux pour ceux qui prétendaient il y a 5 ans faire entrer la politique dans un "nouveau monde".
Pour nous au PCF, chaque personne handicapée doit être considérée comme une personne à part entière avec des droits et un revenu qui lui sont propres et qui lui permette de vivre décemment sans vivre aux entiers dépens de son conjoint ou de sa conjointe.
En utilisant un subterfuge de procédure pour détourner le débat en séance, le gouvernement et les député-es de sa majorité qui l'ont suivi dans sa lamentable petite manœuvre, ne se sont pas grandis..."