On attendait plus qu'elle pour clôturer le bal de l'outrance : la CGT a sévi, dans un communiqué annonçant une manif à Bourges le 24 juillet. Sans doute émoustillé par la contestation des anti-vaccins et ses récents échecs pour mobiliser ce que la CGT appelle "le peuple", le syndicat a pris ce qui restait, au rayon de l'ignoble : l'apartheid. Oui, l'étoile jaune était déjà prise, l'Ausweis aussi, donc, il fallait se démarquer. Pensant écrire comme le satirique Canard enchaîné, la CGT a choisi de parler d'Emmanuel Macron comme un roi. Quand on sait l'esprit monarchique du syndicat, la référence arrache un sourire.
Mais comme les recycleries sont en vogue, la CGT récupère le vent de la contestation pour faire avancer son embarcation. Zorro Martinez a en effet expliqué que la CGT était pour le vaccin mais être pour, c'est anti-CGT ça. Donc il a fallu être contre, contre le passe sanitaire. La CGT évoque donc un "apartheid" social, c'est carrément piétiner le combat de Mandela. Mais la CGT en est-elle à une outrance près dans l'enchère des outrances ?
A court de discours, elle a choisi la radicalisation pour ratisser les plus radicaux. Elle fait même référence au bracelet électronique qui n'a rien à voir car pour avoir un bracelet, il faut un délit, une condamnation, et l'acceptation du juge d'application des peines. C'est surtout de la peine que nous cause la CGT en gribouillant "les pires tyrans du monde en rêvaient, le roi Emmanuel Macron veut le faire." La CGT ne parle pas de dictature, l'histoire du parti politique qui l'a longtemps soutenu ne le lui permet pas.
Mais voilà que le syndicat épouse aussi les thèses des plus extrémistes. En est-on étonné ? La CGT s'étonne qu'on veut empêcher le peuple de réfléchir, mais donne-t-elle l'exemple de réfléchir avant d'écrire ? La CGT veut construire le monde d'après avant des méthodes rances. Une chose est sûre : elle sait qu'elle n'aura jamais les clefs de la maison. A ce tarif-là, on peut tout se permettre. Même le pire.