Si l'on suit bien la logique, le premier élu à s'être mis en travers de la route du projet Virtuo, un élu écologiste, Jean-Claude Léchelon, a donc dû démissionner, sous la pression de sa position contre le projet de plateforme géante sur le parc technologique, de son mandat de conseiller communautaire et de conseiller municipal en décembre 2020.
Dix mois et une opposition cristallisée plus tard, ce sont deux autres élus, Thibault Lhonneur et Djamila Kaoues qui se sont abstenus contre ce projet, au dernier conseil communautaire. Mais pas question de les pousser dehors.
Ils se sont abstenus, courageux mais pas téméraires. En quoi ce projet ne mérite-t-il pas de leur part, non pas une abstention mais un vote contre ? C'est qu'il en va de la cohésion de la majorité et c'est là que la politique sincère a des limites. Tout ceci n'est qu'une mascarade calculée : on s'abstient pour temporiser, on est contre mais le dire ce serait faire éclater la majorité. Et ne plus avoir un pied dedans.
L'élu insoumis déclare, propos repris par la presse, "pour moi, ça reste 17 hectares qui auraient pu être des terres agricoles et qui seront bétonnées et on n’a pas de visibilité sur ce que sera ce bâtiment dans 20-30 ans." D'accord, et après ? Le combat des deux élus s'arrêtent là ? En fait oui. Ce sera tout. Et c'est dommage. Pourquoi, si ce projet va à l'encontre de leur convictions profondes, ne démissionnent-ils pas ? Voilà qui aurait de la gueule et montrerait combien ce projet est nocif. Mais cela n'arrivera pas. Certains convictions sont solubles dans l'intérêt politique.