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Vierzonitude

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A Vierzon, l'étrange définition des priorités

Publié par vierzonitude sur 18 Novembre 2021, 10:36am

A Vierzon, l'étrange définition des priorités

Pendant que les golfeurs de la Picardière soufflent tranquillement en sachant que l'avenir de leur green est assuré grâce à la ville et à la communauté de communes qui ont ouvert le portefeuille des contribuables, le restaurant Aux petits plats de Célestin se demande quel sera son avenir, après la vente des murs de la maison de Célestin Gérard. Comme quoi, il y a différentes priorités dans cette ville : celle des élus qui doivent vivre sur la planète des élus pendant qu'il regardent, de haut, la planète des citoyens.

Pendant que la mairie de Vierzon veut se débarrasser de la maison de Célestin Gérard pour 180.000 euros, la communauté de communes rachète, en préemptant les locaux de la pharmacie du Forum république pour des raisons aussi obscures que fantaisistes. Et la communauté de communes refuse toujours de répondre aux questions que Vierzonitude lui a fait parvenir. Comme quoi, il y a différents degrés de priorité dans cette ville.

Pendant que nos élus s'autocongratulent dans leurs différentes instances qu'ils estiment citoyennes, les citoyens eux posent des questions basiques, comme la nature des achats réalisés avec leur argent, sans obtenir de réponses et sans délibération, c'est-à-dire sans débat, au bon vouloir de l'omni-président. Comme quoi, il existe un dictionnaire des élus avec la propre définition de la priorité et le dictionnaire des citoyens avec une autre définition de la priorité.

Pendant que nos élus continuent d'entretenir le flou artistique autour de l'entreprise qui viendra s'installer sur le parc technologique de Sologne dans des locaux de 88.000 mètres carrés, des citoyens s'inquiètent de l'impact de cette construction sur l'environnement des Vierzonnais. Comme un élu écologiste qui vote contre est un élu qui doit démissionner, on prend toute la mesure de la notion de priorité dans cette ville.

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M
Maurice
18/11/2021 16:06
J'ai raté quelque chose ?? Qui a racheter ??
Répondre
J
jean Marie
18/11/2021 14:14
Pour la maison de Célestin Gérard, il y a mieux à faire que d'y maintenir un restaurant. Cet immeuble, symbole de l'époque dorée de l'industrie vierzonnaise, est défiguré par la présence de ce commerce. Il y a bien d'autres endroits disponibles pour y recevoir pareille activité.<br /> Les défenseurs du patrimoine, de l'histoire locale, ont tout intérêt à militer afin que les élus locaux fassent preuve d'imagination pour trouver à ce lieu, une destination susceptible d'intéresser le plus grand nombre.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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