Nos élus se vantent encore, dans le dernier bulletin municipal, de l'ouverture, ces dernières années, de trente commerces. C'est d'une part oublier le taux de vacance commerciale record qu'a connu cette ville entre la rue Joffre et l'avenue de la République et d'autre part, la mise sous perfusion, quand ce n'est pas sous tutelle des nouvelles enseignes.
Pendant qu'Emmanuel Macron déambulait dans les commerces de l'avenue de la République, mardi, l'un d'eux, on pourrait dire emblématique, passait devant le tribunal de commerce de Bourges pour décider de sa liquidation judiciaire. Savait-il aussi, en visitant le B3, que pour maintenir l'activité du bowling, la communauté de communes effaçait une ardoise de 25.000 euros de loyers, juste pour ne pas avouer que le projet, financé avec de l'argent public, était un peu démesuré par rapport à la ville ?
Le Président n'a visité que l'avenue de la République. Rue Joffre, il aurait constaté que la pépinière, (quel joli mot fleuri hein) ne venait pas à bout des 50% de vacance commerciale de cette rue et surtout, dans les grands projets de la ville, nos élus privilégiaient un port urbain à 5,4 millions d'euros plutôt qu'une réhabilitation complète du quartier piéton.
Pas de visite non plus de la périphérie. Le Président aurait vu que pendant que l'Etat verse de l'argent aux élus vierzonnais pour repeupler le centre-ville, ils caressent la périphérie dans le sens du poil en autorisant des constructions comme celle d'Aldi qui débouche sur la fermeture de Leader Price. Quant à l'Orée de Sologne, ce fiasco dont l'actuelle majorité n'y est pour rien, affiche 5% de taux de vacance commerciale.
A l'autre bout de la ville, un magasin de décoration avec cinq salariés va fermer en février. Silence radio. Alors, de tous les commerces sous perfusion, il faudra voir ensuite combien survivent avec un loyer à part entière et des charges qui dégringolent. IL faudra aussi réfléchir, mais il est trop tard, aux activités véritablement commerçantes. Pas sûr que dans l'hyper-centre, laisser des agences immobilière sou des compagnies d'assurance boucher les trous, apportent grand chose à un centre-ville qui se voudrait vivant.
On a compris que les élus faisaient le choix de la quantité au détriment de la qualité. Pourvu que les commerces ouvrent, peu importe leurs activités. Une énième agence immobilière place du Mail est-ce cohérent ? Ne pourrait-on pas privilégier l'installation d'une librairie, de bistrots de quartier, de commerces d'habillement etc ? Certains villes le font, pas nous.
Pendant des années, nos élus ont refusé de s'occuper du commerce. Jamais il n'ont été solidaires qu'un commerce qui licenciait plusieurs personnes ou qui fermaient rue Joffre. Ils ne le font uniquement aujourd'hui parce que l'opération Action cœur de ville leur donne les moyens financiers. Open bar ! On ouvre, on ouvre et on ne se préoccupe ni de l'environnement, ni de l'esthétique, encore moins de la durabilité. Peu importe. Puisqu'on ne parle que des ouvertures dans le bulletin municipal, jamais des fermetures ! Après, on peut parader à côté d'un Président. C'est vrai. Seuls les Vierzonnais clairvoyants savent tout cela... Les autres votent P.C.