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Dans le Cher, les ravages de la drogue en zone rurale
REPORTAGE - Moins visible qu'en ville, la drogue sévit aussi en milieu rural. Dans le Loiret et dans le Cher, des associations tentent de prendre en charge des usagers isolés et difficiles à ...
Le Figaro a consacré un article intitulé : Dans le Cher, les ravages de la drogue en zone rurale. On attend que les élus envoient une lettre au rédacteur en chef comme certains osent le faire quand un article sur un quartier de Vierzon évoque des vérités qu'ils ne veulent pas lire... Ils se reconnaitront.
"Le camping-car ralentit sur un parking désert. C’est un véhicule gris sans logo, ni inscription. Il faut être discret. Dans ce genre de petites villes, les bruits courent vite. Vierzon : 29.000 habitants. Sancoins : 3000 habitants. Sancerre, c’est même un petit village, à peine plus grand qu’un hameau : 1300 âmes, parfois plus au printemps et à l’été, lorsque viennent les touristes viticoles. Pas de grandes tours, ni de points de deal visibles. La drogue dure y est pourtant une réalité, dissimulée dans le secret des foyers", écrit le Figaro.
"À la lisière de Vierzon, l’équipe se dirige vers quelques petits immeubles bas qui entourent le centre-ville. Ils ont rendez-vous avec Francis, qui vient échanger sa benne à seringues usagées contre du matériel propre et stérile. Francis a 36 ans dont deux de sobriété, après une décennie à se piquer à l’héroïne. Accompagné par le Caarud depuis plusieurs années, il est désormais sous traitement de substitution, le Subutex. Ne reste plus que l'addiction à l'injection : se défaire du geste est presque aussi compliqué que renoncer au produit."
Le Figaro poursuit : "Lui qui aime lire, surtout de la sociologie et les romans de Bernard Werber, raconte une autre histoire de la drogue rurale, une jeunesse faite d’expérimentations en tous genres, un cadre presque bucolique, dans un tout petit village près de Vierzon. «Il n’y avait pas grand-chose de sordide, au début. Pas de dealer, pas de bagarres, pas de point de deal», se souvient Francis. Simplement une petite plage de sable près d’une rivière, une bande d’une vingtaine de jeunes, les premiers joints d’abord, qui cèdent la place à l'ecstasy, puis à l’héroïne.
« Mes premières fois, c’était dans la nature. Ne vous y trompez pas, il y a énormément de drogues à la campagne. Mais c’était bon enfant, les mecs ne coupaient pas les produits avec des saloperies, rien à voir avec la consommation en ville.» Si la plupart ont arrêté avec l’âge, Francis a commencé à traîner à Vierzon et est devenu addict, sans crier gare. «Un jour, j’étais dehors en plein soleil avec ma parka. Je grelottais. Un copain m’a tapé dans le dos et m’a dit «imbécile, tu es en manque». Depuis, la drogue lui a pris au moins deux amis par an."