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Vierzonitude

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Vierzon veut réduire son empreinte carbone... On parle de Virtuo ?

Publié par vierzonitude sur 31 Mai 2022, 05:59am

Vierzon veut réduire son empreinte carbone... On parle de Virtuo ?

C'est beau comme une promesse électorale. Figurez-vous que, contrainte de faire des économies à cause de la flambée des prix de l'énergie, notre bonne ville de Vierzon, a décidé d'une part d'éteindre l'éclairage public la nuit et d'autre part, d'équiper 21 véhicules légers à moteur de boitiers électroniques de conversion pour fonctionner au bioéthanol. Tout cela, lit-on, dans une lettre d'information, spécial flambée des prix, "pour réduire notre empreinte carbone ainsi que la consommation de carburant." On en aurait presque la larme à l'œil, un seul œil, ça suffit, faut pas exagérer.

Du coup, pour réduire l'empreinte carbone des deux plateformes logistiques géantes en projet,  le maire de Vierzon, candidat Nupes aux législatives et son suppléant aussi bétonneur que lui, maire de la Chapelle Saint-Ursin, ont-ils également prévu d'installer un boitier de conversion au bioéthanol sur tous les poids-lourds qui viendront dégazer dans ces deux villes devenues vertes par opportunisme politique ?

Vingt-et-un véhicules légers équipés contre une armada de camions, qui viendront charger et décharger, c'est comme installer des ruches et récupérer l'eau de pluie pour contrer l'artificialisation des sols de cette plateforme géante. C'est du moins ce que veut croire la communauté de communes face aux propositions de Virtuo, le promoteur de cette plateforme XXL.

Il a aussi été demandé aux équipes techniques de la ville "de rationaliser l'organisation et le calendrier de réalisations des chantiers menés par la ville et ainsi leurs déplacements véhiculés, ceci afin de limiter avec bon sens la consommation de carburant". C'est encore plus beau que du Mozart !

Mais revenons carrément à la charrette tirée par des chevaux, que ça ne compenserait pas une journée d'allers-retours de camions sur la future plateforme logistique géante.

A moins que les Vierzonnais adoptent l'âne et le cheval pour compenser l'empreinte carbone des projets pharaoniques de notre maire-candidat ? Et avec le crottin, on amendera les espaces verts. Et n'oubliez pas le pipi sous la douche pendant que notre président de la communauté de communes récoltera son miel de camions avec les ruches que veut installer Virtuo ! Ce ne serait pas si grave, on aurait des crampes à se bidonner de la sorte.

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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