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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


A lire la prose de la CGT, Vierzon va se jumeler avec La Havane !

Publié par vierzonitude sur 8 Juillet 2022, 05:40am

Dans le numéro 9, de la Passerelle, la feuille de chou de la CGT vierzonnaise et de ses syndiqués, on apprend que quatre Vierzonnais ont fait le voyage à La Havane pour assister au 1er mai cubain.

Mais, au-delà du tourisme salutaire, on lit dans un bulletin de 2022, une prose datant de la guerre froide ! On croirait lire le bulletin municipal de Léo Mérigot et de Fernand Micouraud réunis !

"Quel bonheur de se joindre à l'enthousiasme d'un peuple qui, malgré l’hostilité criminelle de la première puissance mondiale, montre sa détermination à suivre la voie qu'elle a choisie, une voie de dignité pour une société plus juste et plus solidaire !"

La CGT de Vierzon écrit aussi : "CUBA n'a pas seulement dû faire face au Covid 19 mais aux attaques perfides des États-Unis qui ont multiplié les manœuvres de déstabilisation pour tenter de faire plier le peuple cubain et le pousser à renoncer à son système socialiste." Rien que ça. 

Mais la suite est une déclaration d'amour ! "Mais une fois de plus, Cuba a prouvé au monde la justesse de ses choix avec une gestion exemplaire de la pandémie, pour protéger sa population, et la création par ses scientifiques de médicaments et de cinq vaccins contre le Covid 19, alors que de nombreux pays riches (dont la France) n’en ont créé aucun." Du coup, la CGT de Vierzon envisagerait-elle de délocaliser sa Bourse du Travail là-bas ? On ne sait pas...

"Cuba est plus que jamais un phare pour les peuples et l'espoir d'un monde meilleur. Nous saluons la Centrale des travailleurs de Cuba, le peuple cubain et son gouvernement Vive la solidarité entre les peuples ! Vive le peuple cubain et ses travailleurs ! Vive la révolution cubaine ! Vive Cuba."

Avec une maire cégétiste, on connaît déjà la destination du prochain jumelage avec Vierzon. A moins que ce soit l'invitée de la foire exposition 2023 ! 

Télécharger ob_1cc6c8_passerelle-juin-2022
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J
jean Marie
09/07/2022 18:20
saluons une fois de plus la profondeur intellectuelle de l'analyse...l'auteur de ce blog ignore volontairement que Cuba est victime de l'embargo scandaleux imposé par les USA qui se veulent les maîtres du monde. A moins que vierzonitude approuve cet embargo ?
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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