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Vierzonitude

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Points de deals à Vierzon : Nadia Essayan explique pourquoi elle organise une réunion le 17 avril

Publié par vierzonitude sur 17 Avril 2023, 11:44am

Points de deals à Vierzon : Nadia Essayan explique pourquoi elle organise une réunion le 17 avril

Pourquoi faites-vous des points de deal à Vierzon votre combat alors que certains estiment qu’ils existaient au temps où vous étiez vous-même députée ?

Tout d’abord, je pense que l’essentiel, c’est : aujourd’hui, que fait-on tous ensemble ? Aussi j’invite ces personnes à sortir de la critique et à venir à la réunion publique que j’organise le lundi 17 avril à 20h, salle Laroche à Vierzon, sur le sujet si difficile du trafic de drogue. Il est vrai cependant que le problème existait déjà quand j'étais députée et de fait, je travaillais dessus.

Notamment sur le plan législatif qui était mon champ d’action, avec une proposition de loi dont je parle un peu plus bas. Mais seule je ne peux pas grand-chose, nous devons tous associer nos forces pour lutter contre ce grave fléau.

Aujourd'hui, les dealers ne se cachent même plus, ils vendent dans des lieux passants au vu et au su de tous, y compris sur le chemin d'écoliers sortant de l'école ; les dealers utilisent aussi de plus en plus des enfants pour guetter la police mais aussi pour apporter la drogue depuis les caches, lors des ventes. Et comme on l'a vu à Marseille, ces enfants dealers sont de plus en plus exposés à des conséquences dramatiques.

Dès 2019, en tant que députée, j’ai été alertée par des habitants de Bourges Nord sur la présence des dealers et les problèmes générés pour la santé de nos jeunes et la sécurité de nos quartiers. À Vierzon, nous avions mis en place une véritable politique de jeunesse au début des années 2000, avec Samir Bahlis (NDLR : maire adjoint) et les jeunes de l’AJCV et il me semblait que ces efforts continuaient de donner du fruit. Mais je me trompais et la situation s’était dégradée dans ma ville également.

À la suite de la visite du ministre Laurent Nunez à Bourges en 2019, et alors que le président Macron annonçait un renforcement de la lutte contre les grands trafics, je me suis mise au travail avec un de mes collaborateurs, Marc Siffert, qui connaissait bien le milieu de la sécurité. Nous avons fait des auditions à tous les niveaux, police, gendarmerie, justice, prévention, comité d’habitants, collèges et lycées, parlementaires, etc… En a résulté une proposition de loi « visant à durcir la législation sur la répression du trafic de stupéfiants en matière délictuelle ».

Ma proposition de loi a été jugée localement comme nécessaire et complémentaire à l’action gouvernementale. Malheureusement, je n’ai pas été suivie par mon Groupe parlementaire qui a estimé qu’elle ne serait pas recevable et n’a pas vraiment souhaité me soutenir dans cette démarche qui n’est pas dans l’ADN du MoDem. Je le regrette, mais d’autres continueront le travail législatif, et le ministre Darmanin vient de mettre en cause les consommateurs parce qu’ils suscitent et encouragent ce trafic et ses dérives, ce qui est assez nouveau.

Pensez-vous que ce soit vraiment un problème à Vierzon ?

En tant que députée, j’ai fait des déplacements de nuit avec les policiers de Vierzon et j’ai pu constater comme tout le monde que Tunnel Château, la rue du Maréchal Joffre et maintenant la place Vaillant Couturier sont littéralement squattés par des dealers.

Y a-t-il une seule personne à Vierzon qui ne sache pas que les deals se font au grand jour et en soirée, sur la place, sur le chemin des jeunes collégiens et lycéens, sous les caméras qui ne marchent plus parce que les dealers les cassent ? Moi je n’en connais pas.

Et des articles de presse ont témoigné des nuisances qui ont touché l’école du quartier, des feux de poubelles, des disputes. Le pire du pire, c’est que des jeunes mineurs sont dans le coup, ce sont eux qui déplacent la drogue, parce que contre eux, la justice ne peut pas grand-chose. Ces mineurs devraient être en train de suivre un parcours scolaire ou de formation, c’est la loi.

Or je doute que ce soit le cas, et on pourrait commencer par vérifier cela. Il faudrait aussi réfléchir à une prévention sous forme de communication visible (affiches, panneaux…) qui casse l’image du dealer dans la tête des jeunes : c’est un marchand de mort, son argent ce n’est pas une réussite, c’est de l’argent criminel. On ne bâtit pas une vie sur ce trafic dégueulasse. On ne donne pas notre argent contre notre santé et notre avenir.

 

Vous faites référence à une nouvelle agression en lien avec des stupéfiants. Avez-vous quantifié ces incidents ?

Non, je ne les ai pas quantifiés, ce n’est pas mon boulot. Mais nous savons tous que l’intimidation, la menace, l’agression et la violence sont au cœur de ces trafics, soit par ceux qui cherchent de l’argent pour se procurer de la drogue, soit par les dealers afin que leur sale boulot ne soit pas entravé. Dans les exemples récents, cette semaine, le fils d’une amie s’est fait attaquer par des jeunes qui cherchaient de la drogue ou de l’argent.

Avec son ami, ils ont été salement amochés, dents cassés etc… et fort traumatisme à la clé. Ils ont déposé plainte bien sûr. J’ai vu moi-même, il y a quelques semaines, un homme déshabillé et balancé par terre sur la place. J’ai appelé la police. Récemment, un touriste s’est fait dégager de cette même place parce qu’il avait pris par mégarde le point de deal en photo. Je vais souvent à proximité de la place, je sais que les policiers y vont souvent, parce que c’est tendu. Les jeunes s’en sont même pris à moi parce que « je les regardais de trop près » et que je leur disais qu’ils n'avaient rien à faire ici.

Des commerçants m’avaient dit l’an passé qu’ils avaient peur de rejoindre leur voiture le soir. Comment en est-on arrivé à laisser s’installer ces caïds en pleine ville ? Sur une place commerçante ? Au vu et au su de tous ? Depuis 2020, plusieurs opérations de police ont abouti. De grosses prises sont réalisées qui témoignent de l’importance du trafic à Vierzon. La situation est difficile et complexe et nous devons tous nous en préoccuper. Personne ne doit avoir peur dans notre ville, ni se résigner devant cette situation !

En réagissant de mon côté, je fais aussi bouger les choses. Je suis en contact avec le maire-adjoint à la sécurité et il va participer à la réunion publique. A la suite de mes alertes, le sujet a été abordé dernièrement en Conseil municipal, et en Comité de Lutte pour la Sécurité et la Prévention de la Délinquance qui réunit l’ensemble des acteurs concernés par ces sujets. Je vais proposer de participer au CLSPD, afin qu’en tant qu’élue je puisse participer à la réflexion et à l’action.

Je vais encore plus loin en décidant d’organiser une réunion publique sur ce sujet, en tant que conseillère régionale. L’action commence par du collectif, de l’information et de la sensibilisation. Aussi, je profite de cet interview sur Vierzonitude que tout le monde lit, pour inviter les élus et autres responsables à venir à cette réunion afin de nous expliquer dans un premier temps ce qui se fait déjà :

* Du côté de la ville, en politique jeunesse, avec la police municipale et les équipes de médiation sur l’arrêté anti attroupement pris récemment et qui ne semble pas faire d’effet.

* Du côté de l’Éducation nationale, quelle prévention, à quel rythme et avec quels supports et intervenants ?

* Du côté de la police et de la justice, quels sont les actions menées, réussies, et les freins rencontrés ?

* Des dispositifs existent comme les Voisins Vigilants que j’ai encouragés dès le départ. En existe-t-il près de ces lieux de deal ? Avec quel effet ? Sinon, pourquoi ne pas susciter de groupes dans le Vieux Vierzon ? Et travailler avec les habitants sur la manière de réagir en cas de problèmes pour alerter sans se mettre en danger ?

* Par ailleurs, j’ai connaissance de mobilisation citoyenne d’habitants dans d’autres villes comme Vannes, Saint-Denis, Marseille ou Toulouse. Cela peut être complémentaire et j’aimerais qu’on teste cela ici ensemble. Ces habitants ont manifesté et font un sit-in dans les lieux de deals en se relayant.

A plusieurs on est plus forts, à plusieurs on peut dire aux dealers, dégagez ! On ne veut pas de vous ! En mettant ainsi les projecteurs sur leur funeste activité, on finit par les déranger.

Ils iront ailleurs, je ne me fais pas d’illusion, mais un message sera passé auprès de la population et de nos jeunes, et les dealers ne pourront plus profiter d’un lieu aussi passant. Moi j’y crois et ce serait un service que nous rendrions ensemble à notre ville, aux côtés de tous ceux qui agissent déjà.
 

Points de deals à Vierzon : Nadia Essayan explique pourquoi elle organise une réunion le 17 avril

PROPOSITION DE LOI visant à durcir la législation sur la répression du trafic de stupéfiants en matière délictuelle.

Présentée par : Nadia ESSAYAN, Députée Exposé des motifs :

L’attention de nombreux parlementaires a été attirée, par l’intermédiaire de citoyens, policiers, gendarmes, magistrats, personnels du monde judiciaire en général, sur l’insécurité grandissante qui règne dans certains quartiers en raison du trafic de stupéfiants qui attire de nombreuses personnes.

Selon les habitants, « les lieux de deal sont connus et reconnus, les vendeurs sont connus et reconnus mais rien n’est fait par les forces de l’ordre ». Or, nous savons tous que les services de police, les parquets et les juges travaillent ardemment sur ce phénomène en menant des enquêtes très longues et qui, lorsqu’elles aboutissent, donnent lieu à un démantèlement de gros réseaux criminels.

Mais les citoyens qui habitent ces quartiers ne comprennent pas comment il est possible de voir des jeunes se livrer au trafic de drogue à la vue de tous sans que les forces de l’ordre n’interviennent pour mettre un terme aux infractions.

Alors qu’arrivent des drogues de synthèse de plus en plus dangereuses, et que leur consommation ne cesse d’augmenter, comment expliquer aux citoyens que les trafics se déroulant sur leurs yeux et parfois sous les caméras de surveillance, ne soient pas pris en compte immédiatement.

En outre, en plus d’être illégal, le trafic de stupéfiants crée de l’insécurité. Or, force est de constater que les peines actuelles, en matière délictuelle, ne sont pas suffisamment dissuasives et efficaces. La peine de prison encourue n’inquiète pas les vendeurs et ne semble pas freiner ce trafic.

Ainsi, suite à l’audition de policiers, de gendarmes, de magistrats du siège et du parquet, il apparaît que certaines peines additionnelles seraient plus dissuasives et permettraient de diminuer ce trafic en s’attaquant aux vendeurs.

L’interdiction de séjour dans le département de commission des faits, la confiscation des véhicules ayant servi au trafic, la confiscation des biens dont la provenance et l’acquisition ne peut être justifiée et la saisie confiscatoire sont des mesures intéressantes. La saisie confiscatoire viserait à fixer une valeur pécuniaire (fixée par décret et qui devra être plus élevée que le prix de vente des trafiquants) aux produits stupéfiants en fonction de la quantité et donc de saisir les biens de
l’auteur des faits à hauteur de la valeur des produits saisis.

Cette proposition de loi s’applique précisément aux articles 222-37 et 222-39 du Code pénal réprimant le trafic de stupéfiants en matière délictuelle, via l’introduction d’un nouvel article, 222- 44-1 du même Code.

PROPOSITION DE LOI

Après l’article 222-44 du Code pénal, il est inséré un article 222-44-1 ainsi rédigé :

I. - Les personnes physiques coupables des infractions prévues par les articles 222-37 et 222- 39 de la
section IV du présent chapitre encourent également les peines complémentaires suivantes :

1° L’interdiction de séjour dans le département du lieu de commission de l’infraction ;

2° La saisie confiscatoire des biens à hauteur de la valeur pécuniaire (fixée par décret) des produits
stupéfiants saisis ;

3° La confiscation des véhicules ayant servi à commettre l’infraction ;

4° La confiscation des biens de valeur dont la provenance ou l’acquisition ne peut être justifiée ;

II. - En cas de condamnation pour les délits prévus par les articles 222-37 et 222-39, le prononcé des peines complémentaires prévues aux 1°, 2°, 3° et 4° du présent article est obligatoire.

Toutefois, la juridiction peut, par une décision spécialement motivée lorsque la condamnation est prononcée par une juridiction correctionnelle, décider de ne pas prononcer ces peines, en considération des circonstances de l’infraction et de la personnalité de son auteur.

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S
Oppression, répression, contre les salariés opposés la réforme des retraites et contre les écologistes qui dénoncent la destruction de la planète et l’ accaparement de l’ eau. Des milliers de policiers armés pour faire la guerre sociale aux opposants.<br /> Mais à Vierzon pas assez de policiers pour lutter contre ces trafiquants de drogue. Étonnant non ?<br /> Si les pouvoirs publics mettaient autant de moyens qu’ils en mettent pour nous priver de libertés de manifester le problème serait résolu. Non au trafic de drogue. Non à l’ oppression et à la répression contre les honnêtes citoyens avant que déborde la colère dans la rue.
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S
C’est très louable à notre ex députée de vouloir. Combattre ce fléau.<br /> Pourquoi ne s’ intéresse t elle pas au réchauffement climatique qui génère les guerres et les migrations ? Pourquoi ne dit elle rien sur la réforme des retraites qui vole aux travailleurs 2 années de vie en bonne santé ? Pourquoi le silence sur l’ appropriation de l’ eau par une minorité ? Pourquoi son silence assourdissant sur le projet contre nature de plateforme logistique a Vierzon, comme ailleurs ?<br /> Si madame voulait bien se prononcer sur ces sujets qui impactent notre avenir commun elle pourrait devenir crédible.<br /> La planète brûle et nous regardons ailleurs.<br /> Le capitalisme détruit nos retraites mais le plus grave est qu’il détruit la planète face à l’ indifférence des politiques du modem à l’ ultra droite.
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L
Vous vendez du rêve, mais quand pourra t-on visiter votre exploitation ? Les idées c'est bien, la crédibilité c'est mieux. Les bobos toujours les bobos..
S
Le Vierzonnais vous avez encore perdu l’ occasion de vous taire. Votre remarque ne veut rien dire car on peut prôner une agriculture saine, nourricière, respectueuse de la nature, sans pesticides et lutter contre toutes les drogues. L’ alcool compris. Vous devriez l’ arrêter.
L
Je comprends pas cette drogue est pourtant le fruit de l'agriculture que vous pronez. Bref, hors sujet quoi!
B
Re bla bla bla , paroles et paroles toujours des paroles .
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B
J'y serai bien allé a cette réunion mais il faut que je trouve une personne pour me remplacer sur la place
B
Si au modem on refuse les projets de lois améliorant la vie des gens alors à quoi sert le modem ? Bon on oublie les consomateurs qui devront allez acheter en périphérie alors que le marche au blé c'est pratique ,parking ,distributeur de billets ect ect
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