Attention, ça regazonne, ça renature, ça reverdit ! A Vierzon, la nature revient aux défunts, aux vivants le béton et le bitume, aux vivants les zones humides asséchées par la frénésie du bétonnage logistique. Les cimetières de Vierzon, lit-on dans la presse locale, doivent devenir des lieux calmes, paysagers et de recueillement.
Dans l'univers des vivants, on se recueille surtout sur les prairies mangées par le bitume et les espaces naturels avalés par le béton. Car à Vierzon, le vivant n'a pas droit à des lieux calmes et paysagers, tout simplement parce que le vivant vote, et aux yeux ouverts de nos élus qui ont pourtant fait le deuil de l'exigence écologique, le vivant doit avoir du béton et du bitume dans la rétine pour voter à gauche.
Ainsi, les vivants pourront toujours profiter des espaces réservés aux morts pour se croire encore dans la nature, certes, émaillés de pierres tombales mais que voulez-vous, à Vierzon, il y a longtemps que l'on a enterré sa fierté personnelle au détriment de la fierté électorale. Certains pleurent ainsi leurs disparus dans une nature retrouvée, d'autres pleurent la nature disparue dans un cimetière retrouvé.
Le vert va donc mieux qu'aux défunts aux vivants. Seul point commun : l'œil curieux d'une caméra de vidéosurveillance. Pour pallier les vols dans les cimetières, la ville a décidé de les équiper de caméras. Comme les vivants. Les caméras pourront ainsi filmer l'herbe qui pousse chez les défunts tandis que chez les vivants, elles fixeront le béton qui pousse et le bitume qui vole. Sacrée leçon de vie.