Aux fossoyeurs de notre mémoire

Publié par vierzonitude sur 7 Septembre 2023, 13:30pm

Que reste-t-il de mémoire au B3 ? Que reste-t-il à restituer de cette mémoire-là, des dernières heures des derniers ouvriers de la Case ? Des premières machines sorties de l'usine ? Des premiers tracteurs, des derniers tracteurs ? Des inscriptions sur certains poteaux métalliques ? De ceux qui ont fermé la porte ?

Dans le cadre des journées du patrimoine, la ville de Vierzon veut faire croire qu'elle y est sensible. A part sa propre histoire politique et tout ce qui en découle, qu'est-ce qui intéresse vraiment les élus ? Ces mêmes élus qui voulaient vendre la maison de Célestin Gérard, le créateur du machinisme agricole de Vierzon, pour on ne sait quelle obscure raison.

"Cette visite permettra de découvrir l’histoire, l’architecture et la réhabilitation de ce lieu majeur du patrimoine industriel vierzonnais", lit-on dans le programme des journées du patrimoine à Vierzon.

"Ce parcours évoquera aussi bien les entreprises successivement présentes sur le site, le travail des femmes et des hommes au sein de ces bâtiments mais aussi les différents projets qui ont permis de requalifier cet ancien site industriel dont le campus numérique inauguré en juin 2023."

On sait que les élus se moquent comme de leur première écharpe tricolore, du "travail des femmes et des hommes au sein de ces bâtiments". Rien ne le rappelle dans le B3 de la Française, même pas un tracteur, même pas une petite place pour cette formidable mémoire, bradée au nom du moindre projet qui passe. Une collection extraordinaire est entreposée loin des yeux du public alors que partout ailleurs, en dehors de Vierzon, on voue un culte à cette marque.

Non, cette ville n'aime pas son patrimoine, elle n'aime pas non plus son histoire, sauf celle qui lui sert à mettre son éternelle idéologie en avant. Rappelons-nous que le musée dont rêvait la majorité n'était pas celui d'une histoire industrielle mais celui d'une histoire du mouvement social. Nuance.

A aucun moment, les actuels élus n'ont eu envie de mettre la production de tracteurs en avant, ni même la poésie de cette histoire industrielle qui flotte encore dans les parties non rénovées du B3 de la Française. Bientôt, cette histoire aura disparu et on ne saura même plus qu'on abritait, à Vierzon, une telle richesse. Et nous devrons tout ça aux fossoyeurs de notre propre mémoire.

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Programme des journées du patrimoine