Le vote du 7 juillet, à Vierzon et dans la circonscription est essentiel à plusieurs titres. On nous objectera que cette élection "nationale" ne peut être calquée sur le local. Ah bon ? Bien sûr que oui. D'autant que le candidat est l'ancien maire de Vierzon et surtout, le moins bien élu des trois députés du Cher avec seulement 519 voix d'avance. Prenons un raccourci qui nous sera contesté : si Nicolas Sansu a été lu député c'est grâce aux voix supplémentaires qu'il a engrangés dans les quartiers populaires de la ville (Sellier, Colombier, Clos du Roy).
Cela en dit long d'ailleurs, sur l'état d'esprit des habitants. Dans ces quartiers, labourés par des opérations de réhabilitation à répétition, (Le Clos du Roy en bénéficie d'un nouveau), le sentiment d'abandon est moins évident que dans les quartiers piétons ou la rue Victor Hugo en centre-ville. Le vote R.N a fait effet de repoussoir mais les élus par des subventions d'Etat ont multiplié les travaux d'envergure.
En centre-ville, aux Forges, à Bourgneuf, l'ex-maire de Vierzon n' pas distancé de loin le candidat du R.N. Le quartier de Villages reste aux mains du R.N au terme de ce second tour. Et pourquoi ? Qu'elle a été l'action de la ville depuis 2008 dans ces quartiers. En centre-ville, hormis la place Brel, qu'a fait la majorité ?
La rue Joffre est moribonde, les places Foch et Briand ont été dépouillées de leur marché hebdomadaire pour peupler la place Brel. Aucun projet avenue de la République.
C'est une réalité dont il faut tenir compte. Tandis que les fermetures de commerces repartent à la hausse, quelles initiatives fortes, quelle volonté la majorité a-t-elle affiché ? Aucune. L'idéologie développée depuis 2008 à Vierzon n'a servi qu'à rassurer les élus, mais elle n'a profondément convaincu les habitants de cette ville. D'autant que le programme national que promet le député est la même que celle appliquée à Vierzon depuis 16 ans.
Et si les élus, aujourd'hui, font comme s'il ne s'était rien passé, gageons qu'un Bardella bis, parachuté à Vierzon, prendra la ville sans trop de difficultés. Car un jeune homme de 22 ans, voisin de Méreau, a fait pâlir un apparatchik vierzonnais et a pu conquérir des pas entiers de cette ville. Les politiques ne peuvent aller à marche forcée contre le désir des citoyens. Encore faut-il que ces politiques sachent quels sont les désirs de celles et ceux qu'ils administrent.