Nos dirigeants ont-ils des œillères en plus d'avoir des bouchons d'oreille ? Lors d'une réunion de quartier, lit-on dans le Berry, un habitant s’est étonné de la vente par la municipalité d’un terrain au Clos-du-Roy.
"J’ai appris que l’ancienne place Salvador-Allende, où il y a le city-stade, est à vendre. Je voudrais savoir si vous confirmez. Donc on vend un espace public qui appartient à tout le monde. Je suis désolé, je ne suis pas croyant. Salvador Allende doit s’en retourner dans sa tombe."
La maire répond : "Je trouve cette vente logique parce qu’il y a des personnes qui actuellement prient dans la rue. Je ne suis pas sûre que cela soit très digne pour eux. Après, c’est à leur charge. La ville ne donne pas d’argent. C’est aussi une question de respect des uns et des autres. Cela ne me choque pas qu’ils puissent avoir un lieu de prière."
Mais ce n'est pas le débat ! Le débat porte sur la vente d'un espace public, qui plus est un espace vert en plein milieu du quartier qui servait de city-stade, pour un besoin privé, un lieu de culte. N'existe-t-il pas des terrains privés ? Ou la ville veut-elle absolument que ce lieu de culte soit construit au milieu du quartier ?
Et heureusement que c'est à la charge de l'association, réplique la maire de Vierzon. Là aussi, ce n'est pas le débat. Mais on voit bien que nos dirigeants locaux orientent la discussion sur l'argent pour ne pas avoir à répondre sur le fait qu'un terrain public devienne privé.
L’habitant en question le précise d'ailleurs : "vendre le bien commun, à des particuliers – professionnels ou privés, – ça me choque".
Et là, le maire-adjoint à la sécurité croit bon de préciser : "La collectivité a-t-elle fait un cadeau ? Non, on a totalement respecté le prix des domaines." Là encore, ce n'est pas le débat ! Personne ne dit que la ville a vendu ce terrain à un tarif préférentiel, mais pourquoi d'un côté, la municipalité végétalise des parkings (celui de la rue du Mouton, celui de la route de Bourges), et participe à l'artificialisation d'un espace vert au Clos-du-Roy ?
Bizarrement, nos dirigeants locaux n'ont rien à répondre là-dessus. Que ce soit un pour un lieu de culte ou une plateforme logistique, la logique est la même. D'autant qu'au Clos-du-Roy, on va construire sur un espace vert au milieu du quartier alors qu'il existe un local vacant juste en face...
Etonnant, non ?