Est-ce qu'une subvention de 75.000 euros pour une animation correspond à "un besoin collectif évident ?"
Besoin collectif d'animation peut-être, évident beaucoup moins sûr.
Quand un élu, dans un courrier à des parents d'élèves, leur annonce que l'accueil périscolaire de leur école va être supprimé faute de fréquentation suffisante, il met en avant l'importance "de rationnaliser ses dépenses de fonctionnement", évidemment parce que l'Etat coupe les robinets.
Rationnaliser ? Depuis quand la ville de Vierzon rationnalise un service public ? Alors d'un côté, on raye un accueil périscolaire et on dépense 75.000 euros pour une animation ? C'est vrai qu'un accueil périscolaire n'a ni tapis rouge, ni stars du cinéma, c'est moins ronflant pour l'image.
Et surtout, depuis quand une ville de gauche "rationnalise" t-elle au détriment de son ADN, le service public ? Depuis quand Vierzon cède-t-elle aux sirènes des politiques restrictives qu'elle dénonce à longueur de discours au conseil municipal ?
Et surtout, comme réduire une décision à des chiffres si administratifs : 2,8 enfant, 4,3 enfants.... Comment parler ainsi d'élèves en ces termes ? Comment être aussi froids quand ça arrange ? Coluche avait dit, à propos de ce genre de chiffres, "j'ai fait deux enfants, j'ai pas trouvé la virgule".
Quand une ville déverse autant d'argent pour une animation, peut-elle se regarder dans le miroir en expliquant qu'il faut économiser ? La politique, ce sont des choix. Apparemment, la ville a fait le sien, moins de pain, plus de jeux.