Le cinéma de Vierzon a été inauguré il y aura 21 ans le 28 février, la première pierre de la reconquête de la friche industrielle Case dans ce qu'on appelait alors l'atelier béton
Deux décennies plus tard, le cinéma n'a pas vieilli, les fauteuils verts tranchent toujours avec la moquette rouge, le soleil déboule des baies vitrées pour s'engouffrer dans le passage, comme si la lumière s'amusait sans cesse à traverser ce grand navire de sept salles;
Marina, la directrice, a guidé Vierzonitude dans les coulisses du Ciné-Lumière, dans cette longue transversale qui dessert les salles de projections, sur les passerelles qui dominent le rez-de-chaussée, vingt-et-un ans d'occupation se jaugent aux strates que l'on observe, les anciens projecteurs (à bobines) relégués dans un coin, poussés du coude par le numérique, déjà la deuxième génération, qui tranche avec des affiches collectors qui parlent de guerre des étoiles.
Marina y navigue avec le sens du détail, et surtout, cet amour du public chevillé au corps, car ici, le spectateur qui pose un pied sur le béton lissé du sol doit avoir envie d'y revenir.
Le sourire, l'élégance de l'accueil, le parfum sucré du pop-corn échevelé qui sort tout droit d'une machine venue des Etats-Unis, l'épaisseur de la moquette, le confort des sièges.
On se souvient nettement de la diète obligée des Vierzonnais quand la ville perdit le cinéma France et que le Ciné-Lumière n'était pas sorti de terre.
Alors aujourd'hui, on s'étonne encore de posséder une telle structure culturelle, avec une programmation à la pointe, dans un tel environnement.
On y respire un peu de l'ancienne usine de la Société-Française que l'on ne peut malheureusement pas respirer ailleurs, en dehors du bowling en face, créé lui dans la structure métallique.
Le cinéma a des projets, plus vivants que jamais, il mijote, pour les mois ou les années à venir, un réaménagement du hall d'accueil, et espère encore améliorer la courbe des spectateurs, faire entrer de nouveaux adeptes du septième art, les faire venir, revenir, et revenir encore.
Vierzonitude est allé dans chaque recoin, dans chaque espace de ce fabuleux espace, et ne peut qu'inviter chacun à se faire une toile.
Entre la mémoire d'un lieu et son esprit contemporain.
Nous remercions, encore Marina et le personnel pour leur accueil si chaleureux et le partage de leur passion.
Photos Betty Delcourt & Rémy Beurion