J'ai toujours admiré les pianistes, leur façon de faire danser leurs doigts, comme des araignées prises par la folie des pas cadencés. Ce pianiste-là est arrivé dans le flot des autres, comme si de rien n'était, crinière blanche, mains taillées sur mesure.
Il a frôlé le piano, lui a rendu son âme timidement. Debout, il jouait du piano. Puis assis, il a fait marathoner ses doigts jusqu'à ce que le piano parle, hurle, vogue sur sa conscience de piano.
J'ai su à cet instant le regret amer de na pas savoir en jouer.