On raconte qu'un jour, à Vierzon, une contrebasse, une basse et une voix sont arrivées, un dimanche de mai, d'un chemin de nulle part jusqu'au Café O Berry.
Ils s'installèrent sur leur petit carré de scène et firent croire, à leur public, qu'ils n'étaient que deux : une chanteuse et un contrebassiste qui parfois, rangeait son instrument étrangement humain, pour empoigner une basse afin de soutenir la voix.
La légende raconte que si les yeux des spectateurs voyaient bien un musicien et une chanteuse, la réalité était tout autre : on parle d'une rangée de musiciens que les doigts ne pouvaient pas compter et une rangée de chanteuses que les autres doigts ne pouvaient pas compter non plus.
D'où cette impression singulière qu'en étant seulement deux, ils étaient plusieurs, nombreux, une ribambelle. La curiosité augmenta d'un cran lorsque le bassiste jouait de son instrument comme d'une guitare et toujours cette voix, venue d'en haut, d'en bas, et des quatre points cardinaux, au point qu'elle emplit l'atmosphère jusqu'à s'immiscer dans les atomes d'oxygène.
La légende raconte encore que la pendule du café O'Berry s'est arrêtée, bouche bée devant ces deux musiciens identifiés comme venant d'une planète lointaine bien au-delà de notre propre galaxie, ce qui n'est pas étonnant devant leur avancée technologique.
Face à ce duo qui semblait une hydre aux vertus musicales et hypnotisantes, on raconte que la voix qui avait réussi à serpenter à travers la vile, avait guérit des migraines, des sautes d'humeur, des entorses et des manques d'inspiration. Le duo est reparti sur le même chemin de nulle part pour aller on ne sait où. Quand la salle s'est réveillée, les mains ont frotté les yeux et chacun de raconter à plein d'autres, ce moment magique qu'ils avaient vécu sans avoir toutefois la
certitude de l'avoir vécu.
Un infini merci à Lo&Grandma
R.B.