Ecrire, c'est toujours prendre un risque. Et finalement, j'aime beaucoup prendre des risques.
Les critiques acerbes, les commentaires négatifs font partie des conséquences assumées. C'est le versant de l'écriture soumise au public.
Si écrire, ce n'est pas bousculer, rien ne sert d'écrire.
Si écrire, c'est ne rien apporter de plus à ce qui s'écrit déjà, rien ne sert d'écrire.
Si écrire, c'est poser sur sa feuille le calque de ce qui s'écrit ailleurs, rien ne sert d'écrire. Si écrire, c'est se complaire dans le confort de l'inertie, rien ne sert d'écrire.
Si écrire, enfin, c'est susciter l'indifférence, rien ne sert d'écrire.
Après, on pourra toujours être en désaccord avec la forme, trouver qu'il y a trop de ceci, trop de ça, pas assez d'autre chose, chacun y trouvera son compte pour alimenter son fonds de commerce, sa révulsion ou son plaisir, chacun y trouvera de quoi être pour ou contre, de quoi féliciter ou crucifier.
Chacun y verra ce qu'il veut y voir et s'arrangera ensuite avec. Mais au fond, ce qui restera, c'est toujours le risque entier de plaire aux uns et de déplaire aux autres. Que déplaire suscite autant la haine et la méchanceté, c'est aussi un risque.
Ecrire, c'est toujours prendre un risque.
R.B.