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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Ma petite grande ville dont il ne faut rien dire

Publié par vierzonitude sur 30 Juin 2025, 13:50pm

 Ma petite grande ville dont il ne faut rien dire

Vierzonitude a eu la surprise et le plaisir d'avoir inspiré un poète qui a judicieusement posé son œuvre partout sauf ici. Dommage. C'est avec la même verve poétique que nous lui répondons, sur ce thème devenu un débat éternel : peut-on critiquer sa ville tout en l'aimant.


Ma petite grande ville dont il ne faut rien dire,
Ni les trottoirs bancals, ni les rues défoncées,
Ni les places mal faites qu’il ne faut pas médire
Ni les erreurs futures à ne pas dénoncer.


Ici aime-t-on dire ce n’est pas pire qu’ailleurs,
Mais on ne cherche pas à ce que ce soit mieux,
On fait le minimum pour flatter l’électeur
Qui doit s’agenouiller comme devant un Dieu.


Jacques Brel a bien fait de ne pas voir Vierzon
Il serait desséché sur les pavés de flammes,
Prière de ne pas critiquer le béton
Dont c’est depuis longtemps de cette ville, l’âme.


Ainsi doit-on écrire pour tous ceux qui nous lisent
Qu’ici, tout est si beau, merveilleux et superbe,
Mais vu de l’intérieur, cette ville s’enlise
Elle rase gratis même pour les imberbes.


Aimer Vierzon n’est pas seulement soutenir
La moindre initiative, y compris les moins bonnes,
C’est se poser un peu afin de réfléchir
Sans crier « Ô miracle », à coup de mégaphone.


D’autant que nos élus à longueur de tribunes,
Estiment qu’il n’y a qu’eux comme seule solution,
Mais dès qu’un citoyen ose hurler à la lune,
On écrit sur son front « traîtres d’opposition ».


Ici, si tu n’es pas pour alors tu es contre,
L’ennemi à jamais de la majorité,
Qui s’octroie la pensée unique et nous la montre
Comme cette limite à ne pas dépasser.


Ma petite grande ville qu’il ne faut jamais plaindre,
De ne pas être ce qu’elle devrait être enfin,
Mais qui n’est pas non plus ce bel exemple à peindre
Où tout serait si beau quand on ouvre les mains.


Ainsi, doit-on cacher ce qui va de travers,
Ce qui ne marche pas, ce qui fonctionne mal,
Qui a été mal fait, tout ce qui reste à faire,
Pour ne pas écorcher l’image subliminale.


Et pour ne surtout pas désigner un coupable
Parmi ceux qui détiennent le pouvoir absolu,
Il vaut mieux désigner du doigt un responsable
De toux les maux d’ici mais jamais un élu !


La ville aurait ainsi une mauvaise image
A cause d’un « influenceur » si influent
Qu’il est même capable à coups de posts sauvages
Et de faire, tout seul, sans corde virer le vent !


C’est bien sûr lui qui fait fuir tous les habitants,
On l’a vu, une nuit, creuser des nids de poule,
Déposer dans les rues, tout un tas d’encombrants
C’est à cause de lui que les halles s’écroulent…


Sans oublier les arbres qu’il oublie de planter,
Les rues piétonnes qu’il vide de ses commerces,
On l’a vu, récemment, et c’est la vérité
Tenter d’apporter au débat la controverse !


Le pire, au bout du compte, c’est que des citoyens,
Marchent dans la combine et qu’ils croient dur comme fer
Que la critique ne servirait donc à rien
Sauf lorsque c’est la majorité qui s’en sert.


Alors, je rie, je grogne, je conspue, je dénonce,
Car je connais si bien cette ville que j’aime,
Mais qui, depuis des lustres, lentement s’enfonce
Dans un déni puissant qu’on la livre aux extrêmes.


On donne une leçon au donneur de leçons...
Voilà un paradoxe qu’il faudra m’expliquer,
Et un de plus qui a franchi le mur du çon,
De quoi nourrir longtemps les esprits étriqués.


R.B.

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L
Pour Vierzonitude, il faudrait plutôt tout dire. Toutes les infos et pas que celles qui arrangent votre idéologie.
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