Ma mère avait l'habitude de dire : "il faut être ch'tit (*) pour ne pas promettre."
Nous entrons dans une ère de promesses absolues, où tout et n'importe quoi seront mis sur la table pour paraître meilleur que son voisin de liste.
On a vu ce que donnent les promesses électorales, les flambées lyriques autour d'un certain nombre d'emplois à venir sans aucune assurance, les envolées verbales concernant le devenir de Vierzon en pôle numérique jalousé par les métropoles... Plouf.
Résultat : on a le bec dans l'eau. Les auteurs de ces promesses ne font même pas de mea culpa, pour eux, rien n'est de leur faute alors qu'ils encouragent, financent, engagent des fonds publics jusqu'à l'écœurement et quand sonne le glas, ils se retirent vite fait en expliquant que l'initiative était privée.
Privée peut-être mais l'argent public qui a servi la cause d'une initiative privée, on en parle ? Non, bien sûr, on n'en parlera pas parce que la page est déjà tournée. Et on continue à gaver les citoyens des mêmes recettes étouffantes et le citoyen, il avale sans se poser de question.
Il est plus que temps de changer d'habitudes. Arrêtez vos promesses auxquelles vous ne croyez pas vous mêmes, résistez aux effets d'annonce, résistez à vouloir jouer les paons en période de rut. Il est temps de redescendre dans l'arène de la vérité, pas la vôtre, celle de tous les jours, de tout le monde.
Arrêtez de nous dire ce que vous faites pour masquer ce que vous refusez de faire.
Vierzon veut être propre, entretenue, cultivée, fière d'être ce qu'elle est pas ce que vous voulez en faire.
Vous n'avez pas inventé l'emploi et vous ne l'inventerez jamais.
Vous n'avez pas réussi à assurer la notoriété positive de cette ville et vous ne le ferez jamais.
Revenez à la réalité : nous ne sommes plus que 25.000 habitants sur un territoire trop grand. Si nous avions dû être une ville universitaire, nous le serions. Si nous avons été une ville industrielle, nous ne le sommes plus. Nous sommes un nœud ferroviaire depuis deux siècles, pour quelles retombées ?
Nous sommes un nœud autoroutier, pour quelles retombées ?
Arrêtez de nous bourrer de chimères et faites ce que cette ville demande. Soyez à la hauteur des gens et des enjeux de ce siècle, même si nous avons l'impression d'être coincé dans le précèdent. Faites autrement ou arrêtez de faire selon votre gré, vous voyez bien, tout de même que ça ne marche pas.
Cette ville a besoin de simplicité et d'efficacité et non pas d'orgueil mal placée et de grandiloquence.
(*) Du Berrichon, "quelqu’un de vilain, de désagréable."