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Vierzonitude

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La Caisse des dépôts choisit dix villes dont Vierzon pour une opération pilote sur le commerce

Publié par vierzonitude sur 19 Août 2016, 10:50am

La Caisse des Dépôts et consignations a choisit dix villes en France dont Vierzon pour mener une opération pilote d’accompagnement de la revitalisation des centre-villes. A l'heure où la ville de Vierzon, ça y est enfin, s'est décidé à racheter aussi l'ancien bâtiment Gifi pour le démolir, l'action de la Caisse des dépôts porterait, selon nos informations, sur l'ancienne Poste qui abritait jusqu'en juillet dernier, un magasin de vêtements. Il est vrai que ce bâtiment, vendu aux enchères lorsque la Poste voulait s'en débarraser il y a vingt ans, est indispensable au centre-ville, mais pas pour n'importe quoi.

Convention centre-ville de demain

Mener une politique aussi ambitieuse est souvent difficile pour des maires de villes petites ou moyennes. A leur intention, la Caisse des dépôts a créé une convention Centre-ville de demain afin d’accompagner les projets de dynamisation des villes moyennes.

Cette démarche est testée sur 10 villes (2). « Les enseignes viennent là où existe une dynamique, constate Michel-François Delannoy, expert projets territoriaux complexes à la Caisse des dépôts. Il faut travailler sur la population, la mobilité des personnes et des marchandises, les connections numériques, les fonctions de centralités. Il faut accompagner les mutations des fonctions du centre-ville, et probablement travailler sur un centre-ville plus resserré. »

Note 02:
Cahors, Châlons-en-Champagne, Flers, Lunéville, Miramas, Montluçon, Nevers, Perpignan, Valence, et Vierzon

Le manifeste des villes moyennes pour réinvestir leurs centres-villes

A l'occasion d'un « rendez-vous de l'intelligence locale », l'association Villes de France qui réunit les villes moyennes et leurs intercos a prôné la création d'un « programme national de revitalisation des centres-villes ». Nombre de ses élus ont pris le sujet à bras le corps, revenant sur des dizaines d'années d'étalement urbain, pour redonner à leur commune la « centralité » dont dépend leur attractivité.

Les vitrines vides en centre-ville sont un problème bien connu des villes moyennes. Elles ne plaisent guère aux habitants comme aux visiteurs, donnent à leur environnement l’aspect de zones en voie d’abandon et les rendent peu attractives.

Ce n’est pas pour rien qu’une série de communes(1), aux six coins du territoire, ont fait le choix depuis quelques mois de décorer les vitrines laissées vides, dans l’idée de redorer l’image de ces boutiques à l’apparence dégradée et d’attirer de potentiels entrepreneurs et commerçants.

Une question de centralité
Au cours d’une édition des « Rendez-vous de l’intelligence locale », organisée le 15 mars par Villes de France (ex-Fédération des villes de moyennes) sous le titre « faire vivre le cœur des villes », la notion de vacance commerciale a été utilisée bien des fois pour illustrer la problématique des centres-villes délaissés.

« En 6, 7 ou 8 ans, on est passé de 6 à 7% de taux de vacance en centre-ville à 12 ou 13%, résume David Lestoux, directeur associé du cabinet Cibles et stratégie, spécialisé dans l’urbanisme commercial(2).

Normal : c’est la crise et le commerce va mal. Faux, explique le consultant. « Si l’on étudie les commerces à l’échelle des agglomérations, globalement, leur nombre croît. En fait, on a assisté plutôt à un déplacement des commerces vers les périphéries, comme des services et de l’habitat. C’est donc une question de “centralité” et non de commerce. »

Le président de l’association des commerçants de Vannes, François Gaucher, confirme : « L’état du commerce n’est que la conséquence de l’attractivité ou plutôt du manque d’attractivité des centres-ville. Historiquement, les commerçants ne se sont-ils pas implantés là où il y avait du monde ? »

Agir sur le commerce ne suffit plus
Les élus comme les professionnels intervenants lors du colloque sont d’accord sur ce point : la revitalisation des centres, souvent centres historiques, voire protégés, ne peut plus se concevoir par le seul prisme du commerce et du stationnement qui lui est souvent associé dans les demandes des commerçants eux-mêmes.

Après des dizaines d’années au minimum de « laisser-faire », voire de politique volontariste en faveur de l’implantation des commerces et zones d’habitations nouvelles en périphérie des villes, les maires des villes moyennes semblent convaincus de la nécessité de stopper cette tendance, tout en améliorant pour les résidents de ces zones excentrées l’accessibilité aux centres-villes – par les transports en commun ou un système voiture-parking-transports en commun.

La concurrence de la périphérie
Prix des loyers, coûts des rénovations mais aussi de l’adaptation aux normes d’accessibilité, en particulier dans les centres-villes classés, et facilité de stationnement ont progressivement poussé les services vers la périphérie.

« L’enjeu de la périphérisation des services et en particulier des services médicaux est primordial », a insisté David Lestoux. Le maintien et le retour des indépendants dans les centres-villes – médecins, notaires, etc. – mais aussi de l’offre culturelle – cinéma, médiathèque, etc. – sont une condition pour retrouver une attractivité.

Autre condition, ajoute David Lestoux, « un cœur de ville ne vit que si sa fonction identitaire est en activité. Est-on fier de son centre-ville ? Est-ce que pour faire découvrir leur commune à des amis ou des parents, les habitants vont commencer par le centre-ville ? ». Tout cela renvoie à l’aménagement de l’espace public, à la mise en valeur de l’architecture… mais aussi à son animation.

Un habitat central à reconquérir
Enfin, autre levier important d’intervention pour les villes moyennes : l’habitat. Délaissés pour la périphérie et ses maisons avec jardin, moins coûteuses à construire, aux normes thermiques et souvent plus spacieuses, les centres-villes comptent de nombreux logements vacants et sont occupés par une population très jeune ou âgée, souvent plus défavorisée que la moyenne, comme le montrait encore une récente enquête de l’Insee.

Pour retrouver de la mixité socio-économique mais aussi générationnelle – les couples avec enfant y sont peu représentés –, plusieurs communes ont entrepris d’encourager et de subventionner les rénovations, la mise en location, les fusions de petites surfaces, etc.

L’étalement urbain (enfin) abandonné
Nombre de maires ont noté, à propos de l’étalement urbain qui a contribué à vider des centres-villes et à déséquilibrer l’espace urbain en général, que tout ce foncier consommé au détriment de l’agriculture, des paysages et de l’environnement, avait par ailleurs un coût très élevé en termes de construction et maintenance des réseaux (énergie, eau, transports, télécommunication). Une autre raison pour stopper ce processus et réinvestir la ville « ancienne » et son centre.

Forte de cette réflexion que nombre de ses membres mènent dans leur commune, l’association Villes de France a donc décidé d’apporter sa contribution. Dans un manifeste pour « Faire vivre le cœur des villes », elle affirme que « c’est en offrant une “centralité vivante” que l’on [les villes de taille infra-métropolitaine] peut proposer une alternative intéressante à l’étalement péri-métropolitain ».

En toile de fond, les villes moyennes réaffirment leur rôle d’intermédiaires indispensables entre métropoles voraces et rase-campagne sous-équipée qu’il faut en même temps préserver de l’urbanisme, insistant sur leur niveau d’équipement (santé, culture et loisirs, services publics, commerces…) élevé mais sous-utilisé.

Pour un programme national
S’appuyant sur les initiatives de ses membres , Villes de France a élaboré un « programme national de revitalisation des centres-villes », basé sur le même principe que le programme national de rénovation urbaine (PNRU).

Dans son manifeste, elle précise les dispositions que ce programme « devra à minima » comporter en termes d’ingénierie – les villes de France souffrent d’un déficit important d’appui dans ce domaine –, d’habitat, d’urbanisme, de commerce, de stratégies urbaines régionales et de dessertes ferroviaires et, enfin, en termes de politique numérique.

La Caisse des dépôts choisit dix villes dont Vierzon pour une opération pilote sur le commerce

La Caisse des dépôts, déjà impliquée dans la rénovation thermique des bâtiments publics et la réhabilitation des centre-bourgs, lance un dispositif d’accompagnement de la revitalisation des centre-villes, baptisé « Centre-villes de demain ». Avec comme porte-drapeau, des expérimentations poussées dans une dizaine de villes moyennes : Châlons-en-Champagne, Vierzon, Cahors, Nevers, Valence, Flers, Lunéville, Miramas et Perpignan – une exception puisqu’elle compte plus de 120 000 habitants –, plus « une ou deux » en Outre-mer, annonce Pierre-René Lemas. « Il faut retrouver la dynamique de l’expérimentation, assumer le risque de l’échec ! »
D’une durée de dix-huit mois à deux ans, des conventions de partenariat avec les dix « démonstrateurs » vont être prochainement signées. L’idée – nouvelle pour la Caisse – est d’adopter une approche globale : « Il existe des dispositifs pour tout. Mais ce qui manque, c’est la combinaison des différents leviers en matière de logement, de foncier, de tourisme, de commerce, de mobilité… », explique Pierre-René Lemas. En d’autres termes, une vision stratégique d’aménagement du territoire : « Il faut s’occuper des problèmes d’activité commerciale en même temps que de la politique d’habitat, et pas trois ans plus tard », renchérit Marc Abadie. La Caisse pourrait ainsi financer la rénovation d’hôtels en centre-ville, et aider à l’ingénierie financière, mais aussi juridique et technique des projets. Plutôt que de boucler le tour de table, elle en serait aux manettes.

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M
vierzon au centre, des preocupations.<br /> on s autorise a esperer.
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