Pionnère de la contestation (politique surtout parce que citoyenne...), Vierzon passe complètement à côté du mouvement Nuit debout. A croire que les Vierzonnais sont satisfaits de la démocratie dans laquelle ils vivent, tant nationale que locale... Pourtant, il y a un décalage numérique entre le nombre de manifestants qui serpente dans les rues de Vierzon (encore ce jeudi 26 mai) et la quinzaine de personnes qui se retrouve, chaque jeudi, sur l'esplanade de la Société-Française, pour refaire le monde.
On aurait pu penser que, dans cet océan de militants et de sympathisants de gauche, ils existent encore des citoyens non annexés à la pensée rigide pour venir créer un mouvement de citoyens, en dehors de toute hégémonie politique. Mais non. Il y a six semaines, Nuit debout émerge aux forceps, porté par un obscur collectif Les citoyennes en colère qu s'avèrent être elles-mêmes, des militantes clairement identifiées dans des partis politiques proches de la majorité vierzonnaise. Et qui reçoivent, le soir même de leur grande première le soutien d'un maire-adjoint du Parti de gauche. Dès lors, le citoyen savait désormais où il mettait les pieds.
Six Nuits debout plus tard, une quinzaine de Nuit deboutistes se retrouvent. La presse locale est optimiste, elle y a vu, ce jeudi soir, de nouvelles têtes. Pas si nouvelles que ça mais bon, passons. Le prosélytisme à la sortie du lycée Edouard-Vaillant, histoire d'embarquer des lycéens dans le mouvement, a fait chou blanc. Bref, Vierzon sombre dans la mollesse.
Mais comment faire émerger un vrai mouvement citoyen dans une ville à haute teneur politicienne, sans jeter le soupçon sur la sincérité de la mobilisation des volontaires ? Pourquoi, Nuit debout n'est-elle pas née à Vierzon, d'un collectif de citoyens pur jus et non pas de militants qui kidnappent un mouvement, à la base citoyen, pour en faire un étendard politique ?
En fait, la prise de pouvoir s'avère stérile. L'initiative est forcément intéressante mais quand elle met en scène des citoyens qui ne sont pas forcés de répondre à des injonctions de partis ou de syndicats. Des citoyens libres en quelque sorte. Car avant de révolutionner la démocratie nationale, de bâtir de nouvelles règles démocratiques, il faudrait déjà abolir l'autoritarisme politicien au niveau local. Car le premier maillon de la démocratie, c'est bien une ville, pas un pays entier. Or, là, c'est déjà une autre paire de manche. Nos édiles n'ont surtout pas envie que des citoyens leur disputent le bout de gras et se mêlent des décisions de nos élus. Non mais !
Nuit debout réclame une nouvelle démocratie, exactement ce que refuse nos dirigeants locaux qui se trouvent très bien là où ils sont, nourris, logés, chauffés au son de l'argent des contribuables. Or, justement, Nuit debout devrait donner l'exemple, en appliquant de nouvelles règles démocratiques locales, en invitant les élus à partager le pouvoir qu'ils gardent pour eux. Mais comment les organisateurs de Nuit debout peuvent faire ce travail sachant qu'ils ont eux-même ce pouvoir là ! OU leurs amis proches. Ils ne vont sûrement pas alimenter un feu de contestations contre eux-mêmes.
Pourquoi Nuit debout de Vierzon n'appelle-t-il pas à de nouvelles règles électorales ? A faire peser le vote blanc comme un vote sanction ? En menaçant de paralyser le système électoral en 2017. Oui mais comment feront les amis des amis pour être élus ? Le voilà le paradoxe, on ne peut pas défendre un citoyen contre le politique quand on a un pied dans le système politique et donc des intérêts à en tirer. On peut toujours discuter en rond en levant les deux mains et en agitant les pouces, ce n'est pas ainsi que les choses changeront, du moins localement. Moins de folklore et plus de spontanéité peut-être...
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République : l'Euro 2016 laisse la place libre à Nuit debout
L'information n'a été diffusée nulle part, et elle n'a fait l'objet d'aucune communication de la part de la Ville de Paris, de la Préfecture de police, du ministère de l'Intérieur ni de l'UEF...
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