Lu sur le site du ministère de l'intérieur : « Il nous faut à présent rénover le reste du bâtiment, soit les trois quarts du site, et trouver des investisseurs privés intéressés par le projet. C’est un pari difficile car le coût de cette rénovation est très important. Rien que pour le clos-couvert, à la charge du public, la facture est estimée à 10 millions d’euros. » « Nous sommes clairement dans une situation de blocage, confirme Pascal Chauveau, ingénieur du patrimoine à la DRAC. Nous essayons actuellement d’étudier les pistes qui nous permettront de faire baisser la facture. »
Ce qui est assez étonnant quand on sait que le ministère de la culture a lancé un appel d'offres (lire-dessous) pour réhabiliter le site pour cinq millions d'euros. La communauté de communes, propriétaire du site, est-elle tentée de vendre une partie du site à des privés ? Ou va-t-elle faire comme le bowling, craquer l'argent du contribuable pour des initiatives privés ? On annoncerait l'arrivée, après rénovation, d'un parc de jeux pour enfants... Un musée du machinisme agricole semble à des années lumière...
/http%3A%2F%2Fwww.interieur.gouv.fr%2Fvar%2Fmiomcti%2Fstorage%2Fimages%2Fmedia%2Fmi%2Fimages%2Fcivique%2Fpartie-b3-restant-a-renover%2F712224-1-fre-FR%2FPartie-B3-restant-a-renover_largeur_760.jpg)
Les richesses méconnues du Cher
De grande valeur, le patrimoine du Cher est cependant méconnu. Ce manque de notoriété nuit à son attractivité. Si le tourisme local ne relève pas de sa responsabilité, l'action de l'État po...
http://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Dossiers/Le-Cher/Les-richesses-meconnues-du-Cher
Lu sur le site du Ministère de l'Intérieur : "1995 : l’usine de la société américaine Case fermait définitivement ses portes à Vierzon, mettant fin à 150 ans de production de machines agricoles. De cette histoire au dénouement douloureux, ne subsistaient plus que les bâtiments industriels construits à la fin du XIX e , et notamment le site B3, véritable paquebot échoué au cœur de la ville. Acquis par la ville, ce bâtiment à structure Eiffel a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1999, puis pris en charge par la communauté de communes.
En 2003, un premier programme de réhabilitation a été lancé. Achevé en 2005, il a permis la rénovation de la totalité de la façade nord du bâtiment, l’aménagement d’une esplanade, d’un centre de congrès et d’un complexe cinématographique. En septembre dernier, un bowling a ouvert ses portes dans la partie ouest bâtiment. « Plus qu’un bowling, l’établissement fait également bar, restauration et piste de danse, explique Eric Boucourt, sous-préfet de Vierzon. C’est un équipement important pour la ville qui ne dispose pas de nombreux lieux culturels. Et le démarrage est à la hauteur de nos espérances. L’endroit est devenu un véritable lieu de rendez-vous pour la jeunesse. » Un succès qui récompense les efforts financiers réalisés par tous les partenaires : l’investisseur privé a en effet injecté 1,9 millions d’euros, la collectivité 3 millions, et l’État 550 000.
Comme Vierzonitude l'a révélé, début septembre, le ministère de la culture a lancé, au nom de la communauté de communes, une étude de faisabilité pour rénover l'ensemble du site de la Société-Française pour un montant maximum de 5 millions d'euros ? Mais quel projet se cache derrière cette rénovation ? Se fait-elle pour les beaux yeux d'un monument historique ? Se fait-elle pour préparer le terrain à un projet plus vaste dont le citoyen est tenu à l'écart ? Après le bowling et sa fumeuse subvention de 3,5 millions par le contribuable, le site de la Société-Française sera-t-il la proie d'un autre projet privé financé par le public ? Étrangement, depuis l'annonce de Vierzonitude, personne ne s'est positionné. On n'attend pas de réponses de la majorité mais on peut espérer des questions de l'opposition restées muettes sur ce sujet comme pour d'autres. On prépare tout de même un investissement de 5 millions d'euros, avec l'argent du contribuable, et personne, personne ne s'intéresse au sujet de savoir pourquoi, pour qui, quand et comment ? La moutonnerie vierzonnaise est désespérante.
A quel usage la communauté de communes destine le bâtiment B3 de la Société-Française ? Pourquoi lance-t-elle une étude de faisabilité pour déterminer les mesures à prendre pour la conservation de l’ancienne usine CASE sachant que la contrainte budgétaire est claire : ne pas dépasser 5 millions d'euros; rappelons, pour mémoire, que la réhabilitation d'une petite partie du site de la Société-Française pour l'installation du bowling a coûté environ 3,5 millions d'euros... Et que pour 1,5 millions d'euros de plus, il faudra réhabiliter partiellement le site. Y-a-t-il urgence à ce point ? Sans doute. Un rapport de l'APAVE daté de 2012 préconisait que "les travaux urgents sont essentiellement la mise hors d’eau du bâtiment qui doit commencer par la collecte efficace des eaux dont la réfection des chéneaux et évacuations d’eaux pluviales y compris dans le tronçon dont le toit a été repris."
Et d'ajouter : "Le bâtiment, abandonné depuis de nombreuses années ne présente plus une étanchéité acceptable :
- Les couvertures en tuiles, verre, plastique ou fibro-ciment ont été détruites par les intempéries (vent, grêle, etc…).
- Les chéneaux ne sont plus étanches et l’eau ruisselle aux raccordements, entraînant la corrosion des structures sous-jacentes.
- Les raccordements verrières/toitures, ne sont pas étanches et de nombreuses verrières verticales (entre travées hautes et travées basse) n’ont plus de vitrages.
Alors, la communauté de communes a-t-elle des projets ? Comme un futur musée sur une travée pour exposer le matériel agricole ? A-t-elle des demandes précises qui justifient une réhabilitation, même partielle sachant que "le dallage en béton (sauf nécessité) et les ponts roulants seront conservés. Le sol ne sera pas consolidé." Pas sûr que la communauté de communes ait une idée précise de l'usage futur de ce bâtiment. L'étude de faisabilité devra contenir :
"– des hypothèses d'utilisations possibles du site qui rentre dans le budget restant après réalisation des travaux nécessaires au clos-couvert (dans la limite de 5 projets);
– des hypothèses de réutilisation « hors budget » ; avec identification des points réglementaires nécessitant d'éventuelles dérogations (dans la limite de 5
projets) ;
– (facultatif) des hypothèses de mise en valeur intégrant celle des fours à globe
situés à proximité, et protégés eux aussi au titre des monuments historiques
(dans la limite de 5 projets).
Les fours à globe entrent dans l'étude, certes d'une façon facultative, c'est bien que leur état le justifie. La communauté de communes semble avoir pris conscience de l'importance de ce site pour Vierzon. La preuve, puisqu'on peut lire ceci dans le cahier des charges : "l’utilisation ultérieure du site étant en soi un enjeu pour la pérennité de sa conservation, l’étude développera une partie « réhabilitation » dans laquelle seront faites des propositions en ce sens. L'étude sera divisée en 2 parties : une consacrée à la conservation ; une consacrée à la
réhabilitation du site."
Musée ? Commerces ? Autres activités ? Les paris sont ouverts. La réhabilitation du site serait à elle seule une avancée majeure, la visite du bâtiment pourrait avoir lieu. Reste à savoir ce que la communauté de communes a l'intention de faire et surtout avec quels moyens financiers. les 5 millions d'euros évoqués sortiront-ils de la seule caisse de la communauté de communes ? Une concertation aura-t-elle lieu avec les habitants ? Autant de questions qui accompagnent la future étude de faisabilité. En espérant que ce ne soit pas une étude de plus; rappelons que la ville de Vierzon en avait commandé une, en 2008, auprès du cabinet qui a restauré les halles de la Villette. Il n'y a jamais eu de suite. Si ce n'est un bowling qui a déjà mangé une énorme capacité financière qui aurait pu être mise au servie d'une réhabilitation plus vaste au lieu de servir uniquement un projet privé.
Extrait du cahier des charges :
"Dans le cadre de sa mission de contrôle scientifique et technique, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) du Centre – Val de Loire engage pour le compte de la communauté de communes « Vierzon Sologne Berry » une étude de faisabilité pour déterminer les mesures à prendre pour la conservation de l’ancienne usine CASE. Le budget étant contraint (5 000 000 €), celles-ci se limiteront au strict nécessaire.../... L’utilisation ultérieure du site étant en soi un enjeu pour la pérennité de sa conservation, l’étude développera une partie « réhabilitation » dans laquelle seront faites des propositions en ce sens. L'étude sera divisée en 2 parties : une consacrée à la conservation ; une consacrée à la
réhabilitation du site."
Voici les contraintes de la réhabilitation :
– l'identification des éléments non-structurels de second oeuvre méritant d'être
conservés, en collaboration avec l'association Mémoire ouvrière et la chargée
d'étude documentaire de la DRAC (étude patrimoniale) ;
– la purge à la nacelle des verrières cassées ;
– le repiquage des éléments de couverture existants (chiffré par pan de
couverture) ;
– la réfection totale des couvertures en bac acier (chiffré par pan de couverture) ;
– la purge des éléments non-structurels non conservés ;
– l'évacuation des débris et des éléments purgés ;
– la reprise lacunaire du dallage béton détérioré ;
– le brossage ou grenaillage à la nacelle des parties rouillées de la structure
métallique ;
– l'identification des zones de verrières pouvant être occultées à fin d'économies ;
– la pose de verrières sur tout l'édifice ;
– en option : la pose de verrières sur seulement certaines parties de l'édifice et la
pose de parois occultantes en place des autres verrières ;
– la mise en peinture de la structure métallique, sur les parties rouillées et sur les
parties peintes (sans décapage de la peinture au plomb en oeuvre) ;
– la pose de gaine électrique en attente sur l'ensemble de la structure (sans
câblerie) ;
– la pose de tuyauterie de plomberie sur l'ensemble de la structure (sans
raccordement) ;
Et si le rêve ultime était simple comme la société de consommation : un supermarché sur le site de la Société-Française, celui qui ne pourra jamais s'agrandir, à Vierzon, celui du Forum république. Et si c'était le rêve ultime de transférer ce supermarché sur le site de la Française pour se débarrasser du carcan dans lequel cette enseigne est embourbée depuis le début, celui de savoir que l'on ne pourra jamais, comme les autres supermarchés, gagner des mètres supplémentaires ? Est-ce projet-là que cache l'appel d'offres lancé par le ministère de la culture au profit de la communauté de communes ? Réhabiliter à minima le site pour 5 millions d'euros pas plus. maintenant que la communauté de communes a vendu l'âme de ce site à une société de loisirs grâce à l'argent du contribuable, qu'est-ce qui pourrait l'arrêter dans son élan de vendre ce site à la grande distribution ? Après tout, l'ancienne municipalité avait bien imaginé que Redeim, le promoteur de l'Orée de Sologne, créé sur ce site un centre commercial avec des boutiques ? Il faudra être vigilant, on s'est laissé avoir pour le bowling, il ne faudra pas se laisser avoir si un tel projet venait à germer. mais après tout, ça générait qui ? Personne apparemment. Après tout, les élus de Vierzon considèrent déjà que le centre-vile est mort, que le Forum république n'a plus d'avenir, que l'avenir se situe autour du bowling et au nord de Vierzon, entre Hyper U et Leclerc. Alors, un site historique aux mains de la grande distribution, cela ne gênera pas plus qu'un site historique entre les mains d'un bowling. Rideau.