Aux uns, le verre à moitié plein, et même le verre carrément plein ! Aux autres, le verre à moitié vide. Une seule chose compte : l'état des lieux. C'est-à-dire, ce que l'on voit, maintenant, avant d'aborder 2021. Ce qui a été fait, ce qui n'a pas été fait. A chacun d'apprécier les résultats ou l'absence de résultats. A chacun de voir son Vierzon avec son regard. Il nous est reproché, ici, de noircir le tableau, d'être négatif, de ne voir que le mauvais côté des choses. On l'a dit et répété, et encore plus car 2020 a marqué les dix ans d'existence de ce blog, il y a suffisamment de gens satisfaits pour s'auto-satisfaire de ce qu'ils n'ont pas fait pour que nous ne rajoutions pas une couche inutile à ce satisfecit général.
La période des élections a nourri les débats. Le résultat est sorti sans appel des urnes. Mais au regard des chiffres, la majorité est ressortie affaiblie, comme elle aime le dire des autres quand l'abstention est forte... Que reste-t-il de 2020 ?

C'est bien joli de nous vendre une ville avec son bien-vivre, sa campagne à nos portes, son canal à vélo sans canal en centre-ville mais un parking pour illusion, ses rivières. Mais qui vit uniquement d'aveuglement et d'eau fraîche ? Est-ce qu'une place refaite en centre-ville, même subventionnée à 85% par l'Etat, a suffi à effacer les problèmes ? On le sait, la place Jacques-Brel reste l'excuse officielle pour tout ce qui n'a pas été fait. A-t-elle fait de Vierzon une ville vraiment différente ?
Ce qui reste de 2020, c'est cette idée récurrente que tout passe par le béton, les trottoirs et le bitume lorsque la crise sanitaire a laissé la vie se dérouler presque normalement. Qu'une ville n'est qu'une succession de projets obligatoirement coûteux et tape à l'œil. Grandiloquent. Tous les projets élaborés en 2019 et pendant la campagne électorale ont été gelés. Il faudra les rappeler régulièrement pour que les élus eux-mêmes ne les oublient pas.
Ce qui reste de 2020 c'est une perte de temps, un fâcheux sur-place, on n'avance pas, on ne travaille pas les détails. On ne cherche pas à faire de Vierzon une ville pour ses habitants, mais une vitrine qui n'en est pas une. Est-ce si difficile que ça de voir ce qui ne fonctionne pas, ce qui est moche, ce qui pourrait permettre d'améliorer les choses ? Ce qui reste de 2020, c'est ce sentiment durable que Vierzon reste collée à Vierzon, que tout est figé dans une sorte de mélasse dont s'accommodent nos dirigeants locaux, avec leurs discours éculés, leurs méthodes rassies, et surtout, le plus grave, le manque d'envies.
Alors, ce qui reste de 2020, c'est le nom Vierzon, lentement vidée de sa substance. Et pour y être né, c'est d'autant plus douloureux. Aimer une ville, ce n'est pas faire croire que tout y est merveilleux, fabuleux, que le départ du Tour de France va changer son destin, que des illusions vont remplacer des réalités, mais montrer ce qui ne va pas , au quotidien, pour tenter de trouver des solutions. Peut-on réellement se contenter de ce Vierzon-là ? Pas plus en 2020 qu'en 2021.