Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Au musée de Vierzon, certains auteurs ne sont pas les bienvenus...

Publié par vierzonitude sur 2 Février 2019, 10:33am

Au musée de Vierzon, certains auteurs ne sont pas les bienvenus...

Au musée de Vierzon (comme à l'Office de tourisme de Vierzon), certains auteurs, pourtant locaux, ne sont pas les bienvenus, si l'on en juge la liste qui fait l'objet d'une délibération au prochain conseil municipal du jeudi 7 février. Les ouvrages que l'on y trouve sont triés sur le volet. Pour figurer au catalogue, au bon vouloir d'on ne sait qui d'ailleurs, d'une sorte de censure qui ne dit pas son nom mais qui en a le goût, certains auteurs locaux sont rayés de la carte.

Quand bien même auraient-ils écrits des ouvrages sur la Société Française de Vierzon, les tracteurs de Vierzon, Jacques Brel et d'autres sujets qui ont trait à l'histoire de cette ville, ils ne semblent pas dignes de figurer sur les étagères du musée. C'est ainsi à Vierzon, quand on est un auteur, il faut être un auteur ami, inoffensif, qui n'apporte surtout pas la contradiction, bref, dans la ligne ou du moins pas contre celle qui régit la cité. La qualité pédagogique ou littéraire passe après la relation que peut entretenir l'auteur avec les idées de cette ville. 

Pourtant, sans combat contre le diktat ambiant, il n'y aurait pas de place Jacques Brel inaugurée le 8 juin prochain. Si certains Vierzonnais ne se battaient pas depuis plus de dix ans, pour que le grand Jacques soit enfin considéré dans la ville qui lui doit sa notoriété, il serait absent. Un livre sur le sujet écrit par un Vierzonnais  ne figure toujours pas au musée. Trop clivant sans doute. 

Si certains Vierzonnais ne se battaient pas pour qu'on puisse voir des tracteurs fabriqués à Vierzon à... Vierzon, nous n'aurions pas le plaisir, bientôt, de voir un tracteur sur la sellette de l'Esplanade de la Société Française. Trois livres sur le sujet écrits par un Vierzonnais ne figurent toujours pas au musée. Trop clivants sans doute. 

Les vieux schémas, les anciens réflexes, les poussiéreuses habitudes de n'accorder d'importance qu'à un entre-soi qui plus est partage les mêmes idées afin de ne pas bousculer l'ordre des choses donne ce résultat : des auteurs locaux (mais nul n'est prophète en son pays) exclus de chez eux pour des raisons qui sentent la naphtaline et l'orgueil mal placé. Ça mériterait un bon livre qui là, c'est sûr, ne figurera jamais au musée et à l'office de tourisme ! 

 

Ci-dessous la liste des livres vendus au musée de Vierzon :

Au musée de Vierzon, certains auteurs ne sont pas les bienvenus...
Au musée de Vierzon, certains auteurs ne sont pas les bienvenus...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Vous aimerez aussi :
Enfin Vierzon renoue avec Jacques Brel !
Enfin Vierzon renoue avec Jacques Brel !
La Toussaint persiste au printemps à Vierzon
La Toussaint persiste au printemps à Vierzon
Patrimoine : l'intérêt à deux vitesses des élus
Patrimoine : l'intérêt à deux vitesses des élus
Le centre de santé municipal s'appellera Simone Veil
Le centre de santé municipal s'appellera Simone Veil
Graçay a planté un arbre à idées
Une décision démocratique... contre la démocratie, on avance !
Commenter cet article
S
Songhai
02/02/2019 15:07
Pffff au musée du chemin de fer de Vierzon ils ne vendent même pas Neuilly Moulins Jamet de feu André Jacquot.Stupéfiant!
Répondre
M
M
02/02/2019 12:22
Il me semble qu'à cette liste il manque aussi quelques auteurs qui nous narrent le passé et l'histoire de Vierzon entre autres. Un peu dommage, le "touriste" repartirait confit de la vie des "autochtones"
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

Archives

Articles récents