Apres la Nadia-Essayan-mobile, voici la sandwicherie législative avec, au menu, programmes-mayonnaise et promesses-jambon-beurre !
Ce qui serait intéressant, dans cette campagne des législatives dans la circonscription Vierzon-Bourges, c'est de savoir ce que pense le candidat communiste, député sortant, des propos de Jean-Luc Mélenchon, à propos de l'ancien ministre Bernard Cazeneuve. N'oublions pas que le député sortant a soutenu Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles, qu'il aurait aimé porté ses couleurs pour les législatives mais il n'y a pas d'accord entre le P.C et la France insoumise et qu'il se présente sans concurrence de la France insoumise. Juste comme ça pour savoir...
Les candidats ont de l'humour : collage d'affiches dans le village le plus drôle du monde à Graçay !
Sans étiquette politique, privé de débat par France 3, Richard Carton n'en est pas moins fier de pouvoir présenter son affiche ! Il paraît selon un candidat rompu aux affaires de parti politique que les sans étiquette ça marche pas. N'empêche, pas besoin d'étiquette pour parler commerce et artisanat. Et à Vierzon ça compte !
"Parce que nous sommes, par conviction, engagés dans la démarche de moralisation de la vie politique, parce que nous pensons que les électeurs ont été dégoûtés des dérives lors de la campagne présidentielle (intox, rumeurs), parce que nous voulons que nos électeurs soient fiers d'avoir voté pour nous, mon équipe de campagne et moi-même nous engageons
- à ne pas faire d'affichage sauvage.
- à être vigilants à respecter nos adversaires (pas d'insulte, pas d'intox, pas d'attaque personnelle), ce qui ne nous empêchera pas d'être super combatifs !
- à ne pas les invectiver lorsque nous les rencontrons,
- à ne pas les siffler lors de nos rencontres publiques.
Et nous les appelons à en faire autant, évidemment !
Vierzonitude fait un tour d'horizon des candidats. Il y en aura donc dix sur la deuxième circonscription.
Nicolas Sansu (PCF). C'est le député sortant, candidat à sa succession. Elu en 2012 sur un malentendu, après le désistement forcé, au second tour, de la candidate socialiste, le maire de Vierzon a réussi l'exploit de se faire élire avec 100% des voix. Il a passé cinq ans sur les bancs de l'Assemblée nationale à se forger une stature d'opposant, allant même jusqu'à voter avec la droite pour tenter de censurer le gouvernement de Manuel Valls. Anti-socialiste à Paris, il caresse pourtant le P.S, à Vierzon, avec lequel il co-gère la ville de Vierzon, pour se faire réélire maire de Vierzon en 2014. Nicolas Sansu a déjà réalisé sa campagne des législatives en vélo et à pied, dans les communes de sa circonscription, à l'exception de Vierzon pour l'instant. Cela n'a pas empêché sa circonscription de tomber dans les mains du Front national lors du premier tour de la présidentielle.
L'enjeu. Le député sortant élu sous les couleurs du Front de gauche, en 2012, va-t-il pouvoir se prévaloir de Jean-Luc Mélenchon ? Le député-maire a mis en avant, pour les présidentielles, l'étiquette Front de gauche, pas celle des Insoumis. Après un cafouillage, un accord dont on ne sait s'il est encore d'actualité, laisse le député-maire sans adversaire des Insoumis. Mais vu l'ambiance entre le chantre du dégagisme dégagé et le P.C, les choses peuvent encore changer. Nicolas Sansu aura à coeur de se faire réélire pour que perdure l'une des dernières poches communiste en France.
Nadia Essayan (LREM). Dans la deuxième circonscription, En Marche ! a investi Nadia Essayan, étiquetée Modem et surtout, chef de file de l'opposition vierzonnaise. Pas vraiment nouvelle en politique, Nadia Essayan avait mené la liste aux dernières municipales de Vierzon en 2014. Depuis, elle reste, avec son groupe, l'opposition dite centriste du conseil municipal et de la communauté de communes. Nadia Essayan était, dans le dernier mandat de Jean Rousseau, maire-adjointe à l'enseignement puis elle a pris la tête de la liste. Les législatives des 11 et 18 juin auront donc un goût de municipales de 2014 entre le député-sortant, sous les couleurs du Parti communiste et, semble-t-il, soutenu du bout des dents par Jean-Luc Mélenchon et Nadia Essayan, d'En Marche ! Il faudra quand même se méfier du Front national, mais nous n'en sommes pas là.
L'enjeu. Nadia Essayan devra rassembler au-delà de Vierzon, sur son nom, si elle veut se donner une chance d'offrir une députée En Marche ! à la majorité d'Emmanuel Macron. L'association Confluences a permis un peu de mobiliser le pays de Vierzon mais il faudra qu'elle se fasse connaître à Bourges et dans les autres communes en dehors de la couronne vierzonnaise. Un petit goût d'élections municipales 2014 flottera sur Vierzon notamment, à peu près la moitié des électeurs de la circonscription.
Martine Raimbault (FN). L'ancienne adhérente de la CGT de chez EDF se présente avec Bruno Bourdin sous les couleurs du Front national. Les deux conseillers municipaux (il en existe trois au conseil municipal) sont entrés parmi les élus vierzonnais lors de la dernière élection municipale. Martine Raimbault s'est même payé le luxe de devenir conseillère régionale en 2015. Pour cela, la liste F.N a sorti la liste Front de gauche, conduite par Nicolas Sansu, une liste qui n'a même pas réalisé 5% pour se faire rembourser ses frais de campagne. Martine Raimbault a ravi le siège de conseiller régional à François Dumon, ex-vice-président de la région Centre-Val-de-Loire, recasé à la tête de la communauté de communes de Vierzon.
L'enjeu. Le Front national ne bouge ni un doigt, ni même un cul. Cela ne l'empêche pas d'engranger les voix : mille de plus au premier tour des présidentielles par rapport à 2012 et encore mille voix de plus au second tour des présidentielles par rapport au premier. A Vierzon, le vote F.N, un vote d'adhésion, a volé le leadership au Parti communiste. Avec plus de 4.000 voix à Vierzon et une circonscription qui a placé Marine Le Pen en tête au premier tour, l'objectif du Front national est de troubler le jeu traditionnel à défaut de pouvoir se faire élire. Vers une triangulaire avec le F.N ?
Sophie Bertrand (LR). Maire-adjointe de Quinçy, vice-présidente du conseil départemental du Cher, Sophie Bertrand défendra les couleurs des Républicains. Inconnue sur Vierzon, elle devra tenter de capter le plus de voix L.R possible, sachant que la deuxième circonscription n'est pas historiquement dévouée à la droite, hormis l'épisode de Franck-Thomas Richard.
L'enjeu. L.R va devoir convaincre pour faire un score dans une circonscription tiraillée entre le Font de gauche et le Front national. Les Républicain ne comptent pas sur cette circonscription pour arracher une députée dans le Cher.
Agnès Sainsoulier-Bigot (PS). La candidate du Parti socialiste revient en terre hostile. En 2012, son désistement forcé par l'arrière-garde du P.S face au candidat Front de gauche avait provoqué une vive colère. La candidate était même venue s'expliquer lors d'un mouvement citoyen baptisé Les dépités de la République qui avaient organisé un simulacre de vote, place de la République, le jour du second tour des législatives. Vice-présidente de la région Centre-Val-de-Loire, elle est numéro 2 sur la liste aux régionales qui finit deuxième sur la circonscription au premier tour et gagne les régionales. Agnès Sainsoulier-Bigot sait qu'elle prend des risques en revenant dans la circonscription de Vierzon. Elle sait aussi que les électeurs n'ont pas la mémoire courte. Mais vu l'état du P.S, est-ce vraiment important...
L'enjeu. Y-a-t-il vraiment un enjeu pour le Parti socialiste dans cette circonscription ? Si ce n'est celui de ne pas laisser orphelin une partie très rétrécit de l'électorat socialiste. Sur Vierzon, l'ambition du P.S n'est même pas de s'emparer de la ville au nez et à la barbe du Parti communiste, avec qui il gouverne la ville depuis 2008. Une union opportuniste qui maintient ainsi, dans cette ville, le niveau de la gauche sachant que séparé, ni le P.C, ni le P.S seul ne seraient capables de gagner une élection municipale. Il faudra regarder de près le score de la candidate socialiste au soir du premier tour des législatives.
Richard Carton (sans étiquette). C'est l'outsider de ces législatives, la surprise citoyenne. Vice-président de la Chambre des métiers, président de la Confédération des artisans et des petites entreprises de l'artisanat, responsable lui-même, à Méreau, d'une entreprise générale de bâtiment, Richard Carton, 38 ans, fait de sa candidature, un engagement citoyen. Avec Marie Teyssou, artisan d'art, matelassière-tapissière à Lazenay, Richard Carton n'avance pas d'étiquette, mais le besoin d'une représentation et d'une visibilité auprès notamment du commerce de proximité et de l'artisanat, mais pas seulement. Un thème très largement absent des présidentielles et encore plus des législatives. Richard Carton, et c'est rare, a le privilège de la réalité du terrain. C'est son premier engament politique, au sens noble du terme, au-delà des querelles habituelles et stériles.
L'enjeu. Le candidat connaît bien le monde du commerce et de l'artisanat, il intervient autant sur Bourges que sur Vierzon, engagé aussi dans le pays de Vierzon et dans tous les thèmes transversaux qui concernent son domaine de prédilection, le monde économique qui ne se fait pas dans un bureau entre quatre murs, mais au contact de la réalité, du terrain, des commerçants et des artisans. Pour lui, il y a des choses faciles à mettre en oeuvre, encore faut-il avoir la volonté, et encore faut-il surtout, être sensibilisé aux problèmes. Voici donc la candidature de Richard Carton parmi les autres candidatures institutionnelles de politiques professionnels, pour la plupart, ou de candidats engagés pour un parti. L'artisanat et le commerce auront une voix. En profiteront-il ?
Charly Perragin (sans étiquette). Jeune élu de Charost, Charly perragin se lance avec un slogan qui dit tout : "Le vrai changement, ce sont les jeunes au parlement". Aussi, lit-on sur sa page Facebook, "J'ai décidé de présenter ma candidature, avec le soutien de ma suppléante, Audrey Di Prima, aux élections législatives des 11 et 18 juin prochains pour devenir, avec votre confiance, votre Député. Les élections présidentielles qui viennent de s'achever ont montré un grand désir de renouvellement des pratiques politiques et la volonté profonde manifestée par les électeurs d'un changement de génération.
Depuis 30 ans, les Français ont changé alors que les responsables politiques sont restés les mêmes. Si l’on veut renouer le lien entre la politique et les Français, il est temps qu’elle se modernise et qu’elle soit exemplaire. Pendant cette campagne électorale, je donnerai toute mon énergie pour vous redonner confiance en la politique en vous proposant des solutions concrètes issues du terrain, de la force du terrain.
Je viendrai à votre rencontre lors des prochaines semaines. J'ai déjà hâte d'échanger avec vous, simplement et directement, et j'espère pouvoir compter sur votre soutien comme vous pourrez toujours compter sur le mien."
Régis Robin (LO). L'éternel candidat à la casquette à toutes les élections, devrait théoriquement refaire une campagne pour les législatives, au nom de Lutte ouvrière. Infatigable militant sur les marchés, professeur d'histoire à la retraite, Régis Robin a été longtemps conseiller municipal Lutte ouvrière. Plusieurs dizaines d'années de militantisme n'ont aps entamé la droiture de ses convictions.
L'enjeu. Capter les voix de l'extrême gauche, il y a en à prendre sur Vierzon et offrir une tribune, le temps d'une campagne des législatives, aux thèmes chers de Lutte ouvrière, des thèmes que l'on retrouvera tout au long de ces quelques semaines de campagne si Lutte ouvrière décide d'engager un candidat.
Carole Sicot (UPR)
Marie-Françoise Petit (EELV)