C’est quoi ce nouveau puritanisme qui frappe une partie de la communauté éducative et l’administration des collèges, y compris dans des établissements de Vierzon ? Voilà que des jeunes filles ont droit à des remontrances sur leur tenue vestimentaire, dès lors que celle-ci n’appelait, jadis, aucune remarque particulière.
/image%2F0987651%2F20200921%2Fob_a5c398_88.png)
Va-t-on aller vers des heures de colle pour une jupe jugée "trop courte", même si elle ne l’est pas ? Pour une tenue désormais jugée "incorrecte" ? Va-t-on mesurer le tissu au-dessus du genou des jeunes filles désormais ? Est-ce le masque qui déteint ? En plus de se cacher le visage, faudrait-il que d'autres parties de ces corps que certains ne sauraient voir disparaissent sous le tissu ?
Quel est le véritable visage de ce retournement ? De ce recul... en 2020 ? Va-t-on encore reprocher aux jeunes filles et aux femmes qui se font agresser sexuellement que c'est à cause de leur tenue ? De leur jupe trop courte ? De leurs épaules dévoilées ? En est-on encore là ? Vraiment ?
Le ministre de l’Education nationale, au lieu d’exprimer la clarté, ce qui serait son rôle, a jeté le flou en expliquant que "chacun peut comprendre qu’on vient à l’école habillé d’une façon républicaine. » Mais c’est quoi être habillé « d’une façon républicaine" ? Le ministre aimerait faire croire que les collégiennes, entre autre, sont aussi sous la dictature des marques et de la mode. Alors, a-t-on fait une remontrance à une élève en jogging de marque avec des baskets de marque ? Ou un sweat arborant une marque ? Bien sûr que non, cette étoffe recouvre trop bien les centimètres carrés de peau que les élèves doivent couvrir sous peine de sanctions. On rêve là.
Va-t-on demander à de jeunes garçons de se couvrir les jambes ? De ne pas laisser leur chemise ouverte ? Parions qu’un garçon en short ne fera l’objet d’aucune remarque. Que signifie vouloir "réduire l'hypersexualisation de leurs corps", en parlant des jeunes filles ? Doivent-elles aussi comprimer leurs poitrines avec des bandages ? Porter des collants opaques sous leurs jeans éventuellement troués ? Réprimer leur goût vestimentaire au profit de ponchos et de longues vestes en laine ? L'Education nationale n'a-t-elle pas un rôle d'éducation justement, d'égalité, dès lors qu'on le sait, dans notre société, l'égalité homme-femme n'est pas encore acquise, alors que penser de ce qui se passe actuellement dans les collèges ? Quel message envoie-t-on aux jeunes filles ?
Les parents d'élèves doivent se mobiliser sur cette question car il est question de liberté dans un premier temps, de suggestivité dans un second. Qu'est-ce qu'une tenue correcte pour un collège et pour un autre, est ce que sera la même ? Les collégiennes doivent-elle s'habiller en fonction de règles claires édictées (alors remettons l'uniforme pour tout le monde) ou d'à priori, de propos vaseux, de considérations loufoques déconnectées ?
/image%2F0987651%2F20200921%2Fob_b6126a_77-4058.jpg)
Et demain ? Que se passera-t-il ? C'est étrange, les crieurs publics qui s'essorent les cordes vocales à trouver scandaleux qu'un masque nous prive de nos libertés individuelles auront-ils autant d'ardeur à dénoncer le fait que leurs enfants, peut-être, devront se regarder à deux fois dans le miroir avant d'aller au collège en se demandant si leur tenue sera acceptée ou pas ? On parle aussi des enseignants alors, à quand une coupe de cheveux réglementaires ? Une couleur de pantalon uniforme ? Une jupe qui caresse le mollet ? Un rouge à lèvre transparent ? Aussi dangereux que grotesque.