Vierzon ne peut pas toujours se cacher derrière son petit doigt. Pour des élus qui ne voulaient pas entendre parler de Jacques Brel, à Vierzon, sous prétexte qu'il aurait nuit à la réputation de cette ville à travers sa chanson "Vesoul", il a fallu que France Brel soit invitée à venir à Vierzon par des Bréliens convaincus pour que la mairie décide de nommer le nouvel aménagement de l'îlot Rollinat, "place Jacques Brel". La place fut inaugurée par la fille de Brel, France. On y voit une immense image du grand Jacques. Et au-delà de cette intention un peu chiche, rien d'autres. Le désert.
Si Brel était aussi ringard que ça, pourquoi y avoir consacré une place ? Mais voilà. Pour Brel, comme pour d'autres sujets, nos élus font la fine bouche, histoire de mettre en avant leur propre initiative. A leur festival Vierzon, belle et rebelle, dont on ne connaît pas le contenu, quoi qu'on s'en doute un peu, Vierzonitude y oppose un festival Brel et re-Brel. Histoire d'ancrer Vierzon dans la légende du chanteur, c'est aussi porteur que la couleur jaune d'un maillot.
Vesoul a réalisé une fresque géante de Brel sur un immeuble dont toute la presse a salué, et nous, à Vierzon, nous aurons une fresque place Jacques Brel sans aucun rapport avec le nom de la place. Parce qu'ici, on ne sait pas utiliser à non escient les signaux qui pourraient faire parler de cette ville autrement que par les bisbilles d'un maire avec un ministre de l'intérieur. A moins que ce cela ne fasse partie du festival Vierzon, belle et rebelle ?
Vierzon a l'hommage sélectif et sa culture bien à elle. Pas de musée pour ne pas faire la part belle aux tracteurs qui colportent eux aussi la légende de Vierzon. On préfère la grandiloquence hors sol à l'histoire enracinée, la petite comme la grande. Il y a tant de petites choses, comme ça, à mettre bout à bout qui ferait sans doute le régal des visiteurs qui osent s'aventurer chez nous que l'on préfère bomber le torse pour tout autre chose.
C'est ainsi, qu'il y a urgence, à créer un festival Brel et re-Brel à Vierzon qui mêlerait la chanson, la poésie, la peinture, les arts visuels, évidemment engagés pour avoir l'espoir d'une subvention municipale comme le festival fu film de demain en aura une, conséquente, de 75.000 euros ! Brel prit dans toute sa dimension contemporaine et qui ancrerait, à Vierzon, un rendez-vous hautement culturel. Mais, nos élus jugent sans doute que la place suffit. Qu'il n'est point besoin de ramener au grand jour le grand Jacques. Que sa notoriété ne nous servira pas. Et surtout, que l'histoire originale qui lie Brel et Vierzon n'a pas assez d'étoffe pour être exploitée. Et pourtant... Brelera bien qui Brelera le dernier....