La question est simple et c'est la future loi que la ministre de la santé présentera ce mercredi au conseil des ministres qui l'implique : ne vaut-il pas mieux, pour Vierzon, de conserver un hôpital de proximité, (ce sera un label), sans chirurgie et sans maternité, mais avec un financement adapté garanti, non directement indexé sur leur activité plutôt que rien du tout ou un hôpital sous administration provisoire ou un hôpital en éternel déficit ?
Mais à Vierzon, poser la question, c'est déjà être contre le service public hospitalier, pour la fracture territoriale, etc. Et quand on voit l'état de la chirurgie vierzonnaise décrite dans le rapport de la chambre régionale des comptes, on se dit qu'en avoir ou pas revient un peu à la même chose. Il ne suffit pas de venir en masse soutenir un hôpital de proximité quand on apprend, dans le rapport de la chambre régionale des comptes, que 70% ds patients qui pourraient se faire opérer à Vierzon, vont ailleurs !
C'est un peu comme si mille personnes personnes manifestaient contre la fermeture d'un bistrot alors qu'elles n'y mettent jamais un pied. De toute façon, le pouvoir politique local sait que, désormais, l'hôpital de Vierzon ne pourra plus être comme avant. Elle ne pourra plus fonctionner comme avant et ce n'est pas parce que la tarification à l'acte sera partiellement revue et corrigée que le destin de l'hôpital vierzonnais changera. Trop généraliste pour être en pointe sur une spécialité et pas assez de spécialités pour drainer patients et praticiens.
Par principe, les élus vierzonnais s'opposent à tout changement, histoire de donner le change, de montrer qu'ils résistent. Mais ils savent que, de toute façon, il va falloir que des décisions désagréables soient prises. Depuis trente ans, l'hôpital de Vierzon souffre de déficit chronique, de problèmes de recrutement. Impossible de repartir pour trente ans avec la même stratégie. Non seulement, l'hôpital est en difficulté mais la médecine générale de ville n'est pas mieux. Le centre de santé a même pioché dans l'effectif hospitalier pour recruter...
A moins d'un miracle : que l'agence régionale de santé efface la dette, qu'elle renfloue le bateau et qu'elle laisse l'offre de soins intact. mais combien, à Vierzon, sont ceux qui y croient ?