"Les commissions départementales d'aménagement commercial (CDAC) où siègent les élus donnent leur accord à l'implantation de nouvelles zones commerciales sans étude d'impact économique et financier, donc sans savoir si le nouveau commerce va nuire ou pas aux commerces existants." C'est Rémy Pointereau, sénateur du Cher, à l'origine d'une proposition de loi sur l'attractivité du centre-ville qui s'exprime dans Le Figaro du samedi 13 octobre 2018.. "L'objectif est de freiner la culture de la périphérie pour renouer avec celle de la centralité".
Mais il y a plus ennuyeux. Depuis le 7 mars 2016, le contenu des commissions départementales d'aménagement commercial, sont tenues secrètes. On ne peut plus savoir qui vote, comment les membres de la CDAC votent, quels sont les arguments qui ont amené la commission à refuser ou à autoriser un agrandissement de surfaces commerciales. Le dernier rapport détaillé que l'on peut lire sur le site de la Préfecture du Cher date de mars 2016, il concernait l'agrandissement, autorisé du LIDL de Mehun-sur-Yèvre. Depuis plus rien. Censure sur toute la ligne.
Et comme les membres des CDAC sont soumis au droit de réserve, les votes se font à l'abri de toute transparence. Les élus peuvent voter à tour de ras pour implanter des commerces en périphérie et jurer qu'ils aident le commerce de proximité ! En matière de transparence, on fait mieux.
Pourquoi la Préfecture du Cher ne publie-t-elle plus dans le détail les comptes-rendus des commissions départementales d'aménagement commercial du Cher ? Pourtant, les décisions qui sont prises vont parfois à l'encontre du maintien des commerces en centre-ville. Doit-on rappeler que Bourges et Vierzon bénéficient de l'action Cœur de ville pour redynamiser le commerce ?
Est-ce pour cette raison que les élus n'ont pas envie de communiquer leurs votes en faveur de surfaces commerciales en périphérie, tout appâtés qu'ils sont par la promesse d'emplois ? En tout cas, c'est dommage que ces réunions se fassent en cercle fermé et soient frappées du sceau du secret. Car à l'heure où, enfin, il y a nécessité de freiner l'extension de surfaces commerciales en périphérie, voilà que la Préfecture du Cher refuse de donner aux citoyens les détails qu'il sont en droit de connaître.