François Dumon, dit tonton François, est droit dans ses bottes. Il atteint 72 ans.
Pendant que ses camarades ont combattu contre la retraite à 64 ans, François Dumon continue de cumuler ses trimestres. La politique ne ferait elle pas vivre suffisamment son bonhomme pour prendre la place d'un plus jeune que soi ? Pourtant, depuis 1977 qu'il est là, comme un totem planté au milieu de ce grand village qu'est Vierzon, c'est la vigie mais qui nous montre surtout ce qu'il ne faut pas faire à une ville !
Il expliquait, dans la presse, après une opposition des élus Insoumis à la participation financière de la communauté de communes (13.000 euros) pour un incubateur de start-up, qu'on ne peut pas juste "constater les pertes démographiques et le taux de chômage. Il faut prendre des initiatives pour continuer et développer notre territoire." Sauf que tonton François regarde dégringoler la courbe des habitants depuis 46 ans. Elu en 1977, alors que Vierzon comptait presque 36.000 habitants, il a lourdement accompagné de ses actions, la perte de 11.000 habitants en moins de cinquante ans ! Chapeau ! Jolie ligne sur un CV.
De 1977 à 1990 et de 2008 à 2022 (ne lui imputons pas les erreurs des municipalités de Jean Rousseau de 1990 à 2008), François Dumon, n'a jamais résolu les problèmes qu'ils soient économiques ou commerciaux. Bon, ce n'est pas ce qu'il avance. Mais la réalité le rattrape.
Alors le commerce ? Un désastre. Si les élus de sa cour se repaient de son discours hypnotique, c'est une thérapie à bas coût. Mais les conséquences sur le "territoire" sont négatives. Quelle vision d'ensemble, dans cette politique, juste des coups, ici ou là, des effets d'annonce quand il s'agit d'installer une entreprise ou un commerce mais jamais de comptes à rendre quand l'entreprise ou le commerce ferme. Un rapport environnemental qui a même reproché d'avoir installé, à l'origine, une zone industrielle, à proximité d'une forêt et surtout de treize hectares de zones humides.
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Il explique ne pas avoir "renié ses convictions", encore faut-il en avoir, ou du moins, ne pas en changer en cours de route, au gré du vent qui tourne. Le président de la communauté de communes de Vierzon nous fait des leçons (modérées quand même) d'écologie et de développement durable quand il se satisfait qu'une entreprise va artificialiser des prairies et des zones humides avec pour échange, des récupérateurs d'eau de pluie et des ruches dont il fait déjà son miel. Peut-on dire que ce sont des convictions ? A méditer.
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Toujours est-il que depuis des décennies, le même discours est adapté aux circonstances. Aucun mea culpa : le Forum république a été une catastrophe pour le centre-ville, mis en place par la municipalité à laquelle il participait. Aucun mot sur cette erreur.
Alors, avec le recul, on craint vivement que ses décisions prises ou à prendre aient les mêmes conséquences dans le temps que le Forum république. Avant, le capitalisme servait aux élus communistes pour montrer qu'il existait une voie meilleure. Aujourd'hui, le communisme vierzonnais vit du capitalisme. Mais avec quels effets bénéfiques ?...
"Moi je n’ai plus d’ambition politique", nous disait encore le président de la communauté de communes, dans une interview à la presse locale. Depuis 1977, en effet, l'ambition politique a été largement utilisée ! C'est qu'il a bourlingué, François Dumon.
Elu sans discontinuer depuis 1977, 46 ans de vie publique : conseiller municipal, maire adjoint, soit huit mandats municipaux; conseiller régional entre 1990 et 2015, vice-président de la région Centre Val de Loire entre 1998 et 2015; conseiller général du Cher de 1998 à 2001; conseiller communautaire et vice-président de la communauté de communes Vierzon Sologne Berry, depuis 2008 et président de cette même communauté de commune depuis 2017; député suppléant de 1998 à 2002.
Ajoutons deux tentatives ratées pour être maire de Vierzon. Il a même été "syndicaliste chez Case", et même soudeur, nous avait rappelé sa profession de foi lors d'une précédente campagne d'élections européennes.
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En 1970, il laisse Flambo (marchand de meuble) pour Case. L'année suivante, il prend sa carte au PCF. Jacques Rimbault, alors au conseil municipal de Vierzon avant d'être maire et député à Bourges, l'impose comme maire adjoint aux municipales de 1977 à Vierzon. C'est parti.
Les Vierzonnais le voient donc depuis 1977, ça fait un bail, 46 ans, c'est plus qu'il faut pour prétendre partir en retraite, mais non. Car, en politique, ce n'est plus une question de trimestres ou d'argent mais de plaisir, bien sûr !
Ah là là, François Dumon, tout le monde le connaît. Avec ses cheveux longs de vilain garçon, tel qu'il apparaît aux Vierzonnais à la fin des années 1970, jusqu'à ses cheveux longs, aujourd'hui, mais dans sa tête, comme le chantait Léo Ferré, aujourd'hui.
En 1978, le jeune élu devient permanent. Alors, après avoir tout appris auprès de Jacques Rimbault (maire de Bourges et député) et de Fernand Micouraud (maire de Vierzon), il se lance dans la campagne de 1981. François Dumon, alors maire adjoint à l'urbanisme, permet, à la fin des années 1980, la construction du Forum République, un projet ambitieux avec son arche qui ne verra jamais le jour. Un projet qui a vidé le centre-ville, fait fermer Monoprix, assécher la rue des Ponts. Le fait qu'il soit en 2023, encore responsable du commerce fait sourire.
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Pour le sauver d'une défaite électorale aux élections régionales, François Dumon s'installe alors, rue Blanche Baron, dans le fauteuil de président de la communauté de communes.
A 70 ans, ce jour, la vie politique continue. On pouvait lire encore que le président de la CDC regarde surtout devant lui avec « le souci de continuer à développer ce territoire qui lui tient à cœur ». Normal, quarante-six ans que le territoire le porte, il peut en porter un bout.