C'est fabuleux la SNCF. Le mouvement des grèves qui court jusqu'au 4 janvier en pleine période des fêtes de fin d'année (c'est toujours un bonheur) a des répercussions, forcément, sur le nombre de trains et l'ouverture des guichets, notamment en gare de Vierzon. D'ailleurs, les guichets ouvrent, en ce jeudi 27 décembre de 9h50 à 17h50, huit heures donc. 9h50... Pourquoi pas 9h47 ?
Un post sur la grève, publié sur la page de Vierzonitude, a reçu cette réponse du responsable syndical des cheminots de Vierzon, sur les raisons de la grève. Notamment, sur l'ouverrture des guichets : "Cette période est choisie car il y a un manque de personnel évident puisque les agents n'ont pas tous leurs congés de fin d'année. Des embauches avaient été promises en 2017 et elles n'ont pas été effectuées. La direction SNCF a donc modifié les horaires des guichets pour cette fin d'année et bien sûr pas adapté à la demande."
Mais aussi sur le reste : "La SNCF veut déshumaniser les gares et laisser place aux automates comme cela se fait déjà dans certaines gares ou des postiers vont ouvrir et fermer les gares. Ça c'est le premier point de l'action de grève.
Le deuxième est plus au niveau de la sécurité puisque l'autorisation de départ qui était donné par un agent de la gare sera donné par le contrôleur, si il y en a un et sinon ce sera le conducteur qui prendra la décision seul.
Le troisième point se sont les Paris-Bourges-Montlucon où les usagers seront obligés de changer de train. À Bourges pour un matériel à petite capacité."
La CGT a appelé, en pleine période des fêtes, à une grève des guichetiers qui ne sont pas remplacés pendant les fêtes. Du coup, à cause de la grève, les guichets ne sont pas ouverts du tout. Vendredi soir, gare de Bourges, pour obtenir un abonnement travail, prière de s'adresser à la machine, puisque les guichets sont fermés. Sauf que la machine refuse de le délivrer.
Donc, dans le train, l'usager explique au contrôleur qu'en l'absence de guichetier et de machine fiable, il n'a pas d'abonnement pour rentrer à Vierzon. A cela, le contrôleur délivre un abonnement pour la semaine, sauf qu'au lieu de payer 20 euros, l'abonné en paye 27 parce que l'abonnement a été fait dans le train.
La grève de la CGT veut montrer l'importance des guichetiers, que personne ne remet en cause, dans le rapport entre l'usager et la SNCF. Saut que dans ce cas précis, l'usager est mis à contribution, non pas à cause de la décision de la SNCF de supprimer des guichets mais de la SNCF qui a fait la grève contre la suppression des guichetiers.
Comme par hasard, le syndicat choisit la période des fêtes, la plus fréquentée, il n'y avait qu'à voir le nombre de personnes vendredi soir à la gare de Bourges, pour cesser le travail, une grève contre la direction mais qui, comme toujours retombe sur l'usager. On pourrait presque donner raison à la CGT si celle-ci, au lieu de faire grève, entreprenait des actions plus pédagogiques, plus informatives envers les usagers.
Si les machines sont la cause de la disparition des guichetiers, le syndicat n'a qu'à les bâcher, les schotcher, les rendre momentanément inopérantes pour montrer l'importance des guichetiers. Certains ne se gênent pas de bâcher des radars. Le syndicat pourrait organiser des campagnes d'information dans les gares. Or, l'information ne vient pas des syndicats mais des... contrôleurs !
Ainsi, on apprend que si les guichets disparaissent, les contrôleurs pourront délivrer des billets mais pas au tarif guichet, au tarif "dans le train", c'est-à-dire, majorés. Les contrôleurs craignent ainsi la grogne des usagers, normal, ils ne peuvent pas acheter leurs billets ni à un guichet ni à une machine récalcitrante et on les taxe.
Faire grève en période de Noël pour expliquer aux usagers qu'il manque des remplaçants en période des fêtes, alors que la grève paralyse les guichets, c'est comme s'asseoir sur une branche et la scier. Bien sûr que c'est scandaleux que les guichetiers disparaissent, que les machines les remplacent, que les usagers en paient le prix. Il faudrait que les usagers fassent la grève des billets, protestent, avec l'aide pourquoi pas des syndicats. Mais non, certains préfèrent tirer la couverture à eux, sans se soucier de ceux qui, véritablement vont pâtir de cette situation. Et pas un syndicaliste, vendredi soir, en gare de Bourges pour informer. Les usagers, eux, y étaient. Contraints et forcés.