Nous n'en attendions pas moins, de la part de la nouvelle maire de Vierzon, cheminote cégétiste. "Je comprends la grève et je la soutiens", a-t-elle déclaré dans la presse locale. Petit aparté corporatiste, il faudra s'y habituer, pour la grande fierté des cheminots y compris ceux du conseil municipal.
"Depuis 2017, nous explique Corinne Ollivier, il n’y a pas eu d’augmentation salariale chez les cheminots, y compris chez les retraités (dont je fais partie). Il y a de plus en plus de personnes qui peinent, comme tous les Français lambda."
Mais après tout, les Français lambda qui peinent n'ont qu'à faire grève eux aussi ! Sauf que tous les Français lambda ne sont pas cheminots et ne peuvent pas, en pleine période de vacances, mettre des usagers à quai pour une grève qui, de toute façon, aura son retentissement médiatique à défaut d'obtenir gain de cause.
Certes, depuis 2017, il n'y a pas eu d'augmentation salariale pour les cheminots et cheminots retraités, comme ce fut le cas pour de très nombreux salariés, tant du public que du privé. Mais, nous sommes au moins soulagés pour deux d'entre eux : l'ex-maire de Vierzon qui s'était augmenté de cent euros dès lors que les émoluments de ses adjoints avaient baissé pour que chaque conseiller municipal puisse avoir une rétribution, va se voir encore augmenter grâce aux appoints de député et à l'enveloppe de frais (sous surveillance) y afférant. Voilà un cas de pouvoir d'achat réglé.
Autre cas réglé, celui de notre nouvelle maire, retraitée et qui va donc voir son pouvoir d'achat augmenter de façon conséquente grâce à son salaire de maire de Vierzon, environ 3.800 euros selon le dernier décompte. Dommage pour les usagers de la SNCF dont certains ne sont pas tous en vacances et qui devront prendre le train, le 6 juillet, pour aller travailler ou même pour aller en vacances. Pas un seul mot de regret pour eux, ils vont se prendre la grève pleine face comme ils se sont pris les autres.
Post du 24 juin : Attention ! Erigeons l'appel à la grève de plusieurs syndicats de la SNCF, vendredi 6 juillet, à l'ensemble des salariés pour réclamer une hausse des salaires, en totem, en acte héroïque. Avec une future maire cégétiste et cheminote, à la tête de Vierzon, plus question de critiquer les mouvements sociaux des cheminots qui choisissent la période des vacances pour faire grève.
Parce que qui part en vacances ? Les petits bourgeois macronistes ! Les bobos centristes ! Les blindés de droite ! Et avec un député Nupes qui a décidé de combattre sur son cheval blanc, le méchant président de la République, chaque grève des cheminots sera désormais élevée au rang de reconnaissance nationale et fera l'objet d'une minute de silence, que devront observer les habitants de Vierzon, au son de la sirène.
C'est vrai qu'attendre le 6 juillet 2022 pour réclamer une augmentation qui n'a pas pointé son nez depuis 2014, était une urgence absolue. C'est vrai. Les cheminots souffrent de l'inflation, et quand un cheminot souffre, c'est tout le pays qui se tord de douleur.
Nous ne pouvons que nous incliner devant une telle posture combative. Après tout, les vacanciers qui partent en train ou ceux, même qui prennent le train pour aller travailler, n'ont qu'à eux aussi se révolter contre la flambée des prix et le gouvernement qui ne fait rien. Cette grève arrivera trois jours après l'élection d'une maire cégétiste et cheminote à Vierzon. C'est un signe. Le gouvernement peut trembler. L'épicentre de la révolution cheminote prend ses quartiers à Vierzon. Qu'on se le dise.
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