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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo

Publié par vierzonitude sur 21 Avril 2025, 15:58pm

Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo

Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo, non pas pour crier "c'était mieux avant", car non, tout n'était pas mieux avant, mais pour pouvoir plonger dans le bain de cette époque, pour se mêler à la foule, traverser devant la Dauphine, pointer du doigt la Traction, remonter la rue de la République dans la respiration de l'instant. Pourquoi cet effet d'intense désir ne s'entortille-t-il pas autour de moi quand je grimpe la rue devenue, sans changer de dimension, une avenue ? Parce que Vierzon devait posséder une avenue aussi étroite d'une rue...

Dans le décor du Vierzon actuel, il manque quelque chose, quelque chose qui n'est pas forcément concret, non, un air du temps, une ambiance, un déroulement du temps qui ferait oublier ce que Vierzon fût pour ce que Vierzon est. Mais voilà. Vierzon est ce qu'elle est, et impossible, impossible d'affirmer qu'on peut s'en contenter ainsi. Un tel discours ne découle que d'un déni, une dévotion partisane, une volonté délibérée de ne pas être objectif au nom d'une cause.

Qu'est-ce qui me fait admirer cette photo ? Qu'est-ce qui me transporte à tout prix ? Si le présent avait de quoi nourrir ma satisfaction et mes propres rêves, sans doute que cette photo serait superflue, une image supplémentaire du Vierzon d'hier parmi d'autres images du Vierzon d'hier ? Mais pourquoi n'est-elle pas superflue ? Pourquoi cette image, fruit d'une époque, montre-t-elle le meilleur d'elle-même ? Pourquoi supplante-t-elle le Vierzon d'aujourd'hui ? 

C'est toute la question qui se pose. Il ne s'agit pas d'une nostalgie mal placée, de cette nostalgie qui proscrit le présent au profit du passé, non, il s'agit de constater que le présent de cette ville n'est jamais parvenu à supplanter son passé, il n'a jamais pu se hisser à sa hauteur et en faire oublier les tenants et les aboutissants. Si cette ville s'était modernisée, si elle avait su se hisser d'égale à égale avec les prétentions qu'exige notre époque, sans aucun doute que cette image ne m'arracherait qu'un sourire et que, très vite, le même lieu aujourd'hui m'en arracherait un autre, un autre de satisfaction.

Mais cette ville a toujours oscillé entre le désir d'être différente et d'être la même, différente parce que la modernité l'y a obligé, la même parce d'obscures contingences intellectuelles ont jugé qu'elle n'avait pas finalement besoin de s'élever, besoin de changer, car finalement, tourné vers l'intérieur d'elle-même. Et paradoxalement, cette ville entretient un étrange lien avec son passé, avec son patrimoine.

Du moins, cette ville a-t-elle une mémoire sélective où il existerait ainsi, un passé honorable et un autre beaucoup moins, une impression basée sur des réalités objectives que l'on constate chaque jour.

D'autres images du Vierzon d'hier m'arrachent de l'admiration, et suscitent chez beaucoup d'autres ce même sentiment singulier, pris entre l'envie de revenir en arrière et pourtant, entre le désir ardent d'avancer plus vite que l'on avance aujourd'hui. Car si la situation continue, le présent de cette ville se fera rattraper par son passé, ce qui est déjà le cas dans certains cas.

Cette image est pourtant d'une éblouissante réalité car en fin de compte, gommez les voitures, gommez les gens, il restera les mêmes lignes de fuite, la même perspective transposable à l'infini. Hier, maintenant, rien ne change ou presque.

R.B.

 

 

Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer cette photo
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Commenter cet article
P
C’est vrai qu’en 60 ans, la qualité de vie a quand même bien évolué ! On vit plus longtemps, on a accès à plein de choses plus facilement, et notre quotidien est mille fois plus confortable. Mais ce qui est intéressant dans cette réflexion sur Vierzon, c’est que tout ce progrès ne suffit pas toujours à recréer une ambiance, un "air du temps" qu’on semble avoir perdu. On peut avoir des rues plus modernes, des services plus efficaces, mais est-ce que ça remplace vraiment l’âme d’une ville ? C’est là que ça coince : le présent ne fait pas oublier le passé, et peut-être qu’il faudrait qu’il soit un peu plus inspirant pour qu’on regarde enfin vers l’avant sans se retourner systématiquement.
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H
Ce que je trouve extraordinaire, c'est qu'on en revienne à des choses qui existait déjà dans l'antan. L'exemple le plus flagrant sur l'une des photos est le tramway. Il revient à la mode dans les grandes villes. Quand on imagine qu'on en avait un nous aussi. Une époque qu'il m'aurait plu de visiter.<br /> Je pense également aux jardins partagés qui reviennent aussi la mode dans les villes. Ces jardins existaient dans mon enfance et même bien avant. Et parce qu'on a trop urbanisé, qu'on s'est trop lancé dans la surconsommation, ce marasme capitaliste a sauté aux yeux d'un grand nombre lors du confinement.<br /> Il y a aussi les récupérateur d'eau. Là encore on en revient à nos anciens ou l'ancien temps.<br /> Il doit y avoir d'autres exemples facile à trouver.<br /> En tout cas merci pour ces photos, c'est aussi et avant tout ça Vierzon, une riche histoire.
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T
Les gens n'étaient tout bonnement pas les mêmes. Leur culture était commune, leur attachement à cette ville était sincère. Un esprit de villages s'y ressentait comme un esprit d'avancer vers la vie. Actuellement, rien de tout cela n'existe plus vraiment. Tout est masqué par des mensonges, des dogmatismes.
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