"Une mission d'information parlementaire consacrée aux plantes envahissantes constate le manque de moyens et de résultats. Pour renforcer la lutte contre la prolifération préoccupante de ces espèces, il faut bien plus financer, coordonner et sensibiliser", explique le www.actu-environnement.com
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Plantes envahissantes : sensibiliser, financer, les députés veulent renforcer la lutte
Une mission d'information parlementaire consacrée aux plantes envahissantes constate le manque de moyens et de résultats. Pour renforcer la lutte contre la prolifération préoccupante de ces esp...
"Le 21 juillet, les co-rapporteurs de la mission d'information parlementaire sur la prolifération des plantes envahissantes ont rendu leurs conclusions. Nadia Essayan, députée MoDem du Cher, et Patrice Perrot, député LREM de la Nièvre constatent l'urgence de ce « sujet extrêmement envahissant ». Jusqu'à 10 % des 1 379 espèces végétales exotiques recensées en France sont considérées comme envahissantes (ou invasives). Et depuis 1979, le rythme d'introduction en métropole va bon train avec six espèces envahissantes tous les 10 ans. La dissémination et la prolifération de ces espèces, indigènes comme exotiques, posent aujourd'hui des problèmes aussi bien environnementaux que financiers et sanitaires sur l'ensemble des territoires français."
Grosse actualité parlementaire pour la députée Nadia Essayan qui a été nommée par le Président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand au conseil de surveillance pour la supervision de la recherche aux alternatives des néonicotinoïdes. Durant le débat sur les néonicotinoïdes, la députée avait présenté sa position « pas d’interdiction sans solution », et soutenu la réintroduction provisoire des néonicotinoïdes pour éviter une crise grave de la filière de la betterave qui représente de nombreux emplois.
Par ailleurs, suite à la saisine du maire de Preuilly, la députée a demandé à la commission développement durable dont elle est membre, de lancer une mission sur les plantes invasives qui polluent le département du Cher et nécessitent un plan d'action au niveau national pour endiguer leur développement. La commission a accepté et vers la fin de ce mois-ci, Nadia Essayan sera la présidente d'une mission d’enquête sur la prolifération des plantes invasives et les moyens pour endiguer cette situation.
"J’ai été saisie par des maires de ma circonscription sur le fléau que représente l’apparition de ces plantes invasives dans notre territoire. Ainsi, la région Centre-Val de Loire est fortement touchée comme beaucoup d’autres par le développement des envahissantes", écrit la députée. "Ces plantes, venues d’autres continents principalement d’Amérique du Sud, représentent un danger important pour notre écosystème. En s’implantant, elles détruisent, tout d’abord, les plantes indigènes de notre territoire.
Ce phénomène est visible dans le Cher où ces plantes gagnent toujours plus de terrain sur les bords des rivières. Cette modification de l’écosystème a des conséquences sur le nombre de poissons dans nos rivières qui ne peuvent plus retrouver suffisamment de nourritures. De plus, en envahissant de plus en plus les cours d’eau, elles limitent les cycles de reproduction habituels des espèces aquatiques. Ces plantes invasives déstabilisent progressivement la bonne circulation des sédiments ce qui a des effets sur la qualité de l’eau et peut entraîner une disparition des cours d’eau à terme."
"La mission d’enquête semble nécessaire pour de nombreuses raisons :
- Il y a un besoin de coordination entre les acteurs locaux et nationaux à propos de cette problématique. Dans ma circonscription, les responsables se réunissent une fois par an depuis seulement quelques années grâce à l’action d’une association de pêcheurs.
- Répertorier les méthodes de lutte pour présenter un spectre large des leviers d’action.
- Analyser le financement des moyens de lutte afin d’homogénéiser l’action et si besoin, débloquer de nouveaux fonds pour répondre au défi écologique et économique des envahissantes.
- Communiquer sur cette problématique méconnue qui nécessite une adhésion et une prise de conscience collective.
- Réussir à dégager une feuille de route commune entre les acteurs, qui n’ont pas toujours la même vision de la problématique."